Lancement de l’opération «Carcasses» par la mairie de Mamoudzou et Enzo recyclage. Impossible d’estimer le nombre d’épaves à sortir des recoins de la ville. En 2012, 1.577 véhicules abandonnés avaient été évacués.
Comme prévu, l’opération d’enlèvement systématique des carcasses de véhicules abandonnés a commencé à Doujani, ce lundi matin à 8 heures. «C’était un ancien garage ou une ancienne casse. Mais même moi qui habite pas loin, je ne connaissais pas cet endroit qui était fermé par des tôles», reconnaît Mohamed Moindjié, 2e adjoint au maire de Mamoudzou chargé de l’aménagement du territoire, du logement et du déplacement.
L’élu est venu en coup de vent assurer une présence politique pour le lancement de l’opération « carcasses», pendant qu’une pelle mécanique concassait les épaves, des compressions à la César qui finissaient à l’intérieur de bennes.
Les services de la propreté de la ville s’activaient avec les équipes d’Enzo recyclage. Ces petites mains sont les véritables artisans de cette opération d’envergure qui va s’étaler sur les prochaines semaines à l’échelle de la commune de Mamoudzou.
Une activité informelle très polluante
«On a commencé par faire un travail de repérage des VHU, les véhicules hors d’usage, des Hauts-Vallons jusqu’à Vahibé», explique Julien Gauquelin, CUI agent de propreté à la mairie de Mamoudzou.
Ce sont pas moins de 3 casses et 24 garages illégaux qui ont été repérés. Et ils débordent de carcasses. Sur la seule première parcelle traitée aujourd’hui à Doujani, quelque 80 épaves s’entassaient, avec une économie informelle de pièces autos pas chères autour. Des jeunes dormaient dans quelques-unes de ces épaves et avaient organisé un petit business.
Régulariser garages et emplois
«On a laissé faire des choses pendant trop longtemps. Les garages ne peuvent plus être non déclarés. Il faut créer des entreprises et des associations qui vont créer de l’emploi», explique Julien Gauquelin qui voit dans cette opération l’occasion pour un projet plus global de «normalisation» de cette partie du secteur automobile.
«Et puis les conséquences sur l’environnement sont trop lourdes. On arrive à un moment où se joue l’avenir de nos enfants». Pneus, batteries, huiles de vidange… les pollutions de ces sites informels sont évidemment catastrophiques avec des conséquences sur leur voisinage mais aussi sur les mangroves et plus largement l’ensemble du lagon.
Bientôt des PV
«Mayotte propre, c’est mon défi personnel», sourit Julien Gauquelin qui continue, avec les équipes mobilisées en direction de Passamainty à partir de mercredi. Et pas question, cette fois-ci, que cette opération reste sans lendemain, comme en 2012 où 1.577 véhicules avait été enlevés sur la commune de Mamoudzou lors d’une opération menée par l’ARS.
«Pour l’instant, les services de la mairie évacuent les véhicules. Mais une fois ce nettoyage effectué, dans trois mois environ, on verbalisera», prévient Mohamed Moindjié.
Citoyens, vous êtes prévenus : les amendes pour un abandon d’épave sur la voie publique sont de 1.500 euros.
RR
Le Journal de Mayotte
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