Démantèlement d’une filière djihadiste présumée à La Réunion

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C’est le premier coup porté à une filière djihadiste présumée dans un département d’outre-mer. Cinq personnes, quatre jeunes hommes dont deux convertis et la mère d’un djihadiste, ont été interpellés dans le centre-ville de Saint-Denis hier mardi matin.

Le commissariat central de Saint Denis de La Réunion (Crédits photo : JIR)
Le commissariat central de Saint Denis de La Réunion
(Crédits photo : JIR)

Les cinq personnes interpellées sont quatre hommes âgés de 24 ans, 21 ans et 18 ans pour deux d’entre eux qui sont jumeaux, et d’une femme de 62 ans.

L’homme de 21 ans serait le « personnage central, connu comme un prédicateur salafiste et il est soupçonné d’avoir exercé son influence sur six personnes qui sont déjà parties en Irak ou en Syrie », indique l’AFP repris par nos confrères du JIR.
La femme de 62 ans serait la mère de l’une des six personnes parties faire le jihad. Issu d’une famille catholique, il s’était converti.

Quant aux jumeaux de 18 ans, ils étaient soupçonnés d’être sur le point de partir, comme l’a indiqué l’avocat d’un des deux frères, aux médias réunionnais. Le jeune homme « déscolarisé depuis un certain temps », s’était « converti récemment » et « comptait travailler » pour pouvoir partir « quand il aurait de l’argent ».

Une enquête ouverte en novembre

Pour réaliser ce coup de filet, 24 policiers étaient arrivés à La Réunion en provenance de l’Hexagone dès dimanche pour prêter main-forte aux policiers de la direction départementale de la sécurité intérieure (DDSI) et du groupement d’intervention de la police nationale (GIPN).

Les six départs évoqués à l’occasion de cette affaire étaient connus sur l’île depuis le début de l’année.

Parmi eux se trouvait notamment un jeune homme de 23 ans résidant à Saint-André dont la famille serait originaire de Mayotte et qui aurait été tué au nord de Tikrit en Irak le 7 avril dernier lors d’une opération de l’armée irakienne contre les forces du groupe État islamique.

Une enquête préliminaire avait été ouverte dès novembre 2014 par le parquet antiterroriste après le signalement de la disparition d’un jeune homme à Poitiers par ses parents, une ville où il s’était installé après son départ de La Réunion.

48 signalements à La Réunion

Les autorités religieuses réunionnaises, même si elles restent discrètes sur le sujet, reconnaissent une inquiétude nouvelle depuis les attentats de Charlie Hebdo face à certains comportements sur internet et dans des lieux de culte informels, une crainte liée également à l’importation de pratiques plus rigoristes par des métropolitains.

Selon des chiffres du ministère de l’Intérieur publiés en mars, 48 cas de radicalisation ont été signalés aux autorités à La Réunion depuis avril 2014. On compterait 8 cas à Mayotte.

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