Après l’annonce du président de la République d’une montée en charge rapide du service civique, notre département va bénéficier de 119 places au minimum. Tous les dossiers, quel que soit leur nombre, seront en réalité retenus.
Voici une réunion d’information qui a fait mouche. La direction de jeunesse, sport et cohésion sociale (DJSCS) présentait ce lundi le dispositif du service civique et de nombreux acteurs institutionnels et associatifs sont effectivement venus s’informer. Mairies, centres communal d’actions sociales (CCAS), structures impliquées dans le sport ou le social, tous étaient intéressés pour concrétiser des signatures.
Le service civique existe depuis 2010 en métropole et 2012 à Mayotte, géré par une agence nationale. Il vise à encourager les jeunes à s’engager dans une démarche citoyenne volontaire. A l’heure actuelle, le dispositif est assez confidentiel chez nous avec 79 postes en 2014. Mais, en métropole, les attentats de Charlie Hebdo a fait surgir la nécessité d’amplifier le dispositif pour faire accéder, y compris des «décrocheurs», à une conscience citoyenne et à des missions d’intérêt général.
Autant de postes que nécessaires
A Mayotte, seules 8 structures bénéficient de l’agrément mais compte tenu de l’engouement des CCAS, elles pourraient être bien plus nombreuses dans les mois qui viennent. Ca tombe bien, «les vannes sont ouvertes», indique Pascale Gatineau, de la DJSCS. 119 places sont financées mais toute structure qui montera un dossier dans les clous pourra en bénéficier. Toutes les collectivités, les services de l’Etat et les associations sont concernées.
Ce dispositif s’adresse à des jeunes de 16 à 25 ans de tous horizons, sans exigence de qualification, du gamin déscolarisé au jeune hautement diplômé. «Ce n’est pas un emploi», précise Pascale Gatineau qui prévient les tentatives pour dévoyer le système. «Il s’agit de créer des postes sur des missions d’intérêt général qui viennent compléter et apporter un supplément d’âme à une structure.»
Neuf domaines de compétences sont retenus : culture, sport, loisirs, solidarité, citoyenneté, santé, lutte contre l’illettrisme, environnement, développement international. «Pour un club de sport, ça peut être une mission sur la nutrition ou l’alimentation qui va compléter le travail du club.»
Des missions de 8 mois en moyenne
Avec le service civique, les CEMEA ont mis en place les ambassadeurs des droits de l’enfant qui font de l’information auprès des scolaires. La Poste dispose de missions sur la lutte contre l’illettrisme où des jeunes aident des personnes en difficulté avec l’écrit à remplir leurs documents… autant de tâches qui se rajoutent à l’activité première de la structure.
Ces missions durent de 6 à 12 mois avec des horaires hebdomadaires de 24 à 45 heures. Le jeune bénéficie de 467€/mois directement versés par l’Etat auxquels se rajoutent 106,31€/mois de la structure qui perçoit également des fonds pour assurer des périodes de formations. «Il s’agit d’une indemnité et pas d’un salaire», précise à nouveau Pascal Gatineau, car il ne s’agit pas de substituer un service civique à un emploi.
Obligation de réponse
Les structures intéressées doivent obtenir un agrément de la DJSCS puis déposer leurs offres de mission sur le site national du service civique.
«Tout jeune qui demande un service civique doit obtenir une réponse», rappelle Alain Ivanic, le directeur de la DJSCS, reprenant le souhait du président Hollande. Sauf qu’à Mayotte, le dispositif risque de buter sur un point : si les jeunes disposant d’un titre de séjour d’un an peuvent en bénéficier, ceux qui ne disposent que de récépissés ne peuvent pas y prétendre.
Chaque jeune qui s’engage dans le service civique ne peut faire qu’une seule mission. Il peut en revanche enchainer avec un service civique européen qu’il réalisera dans un pays de l’Union. Cette fois, l’engagement peut durer jusqu’à 2 ans. Et même si les moins de 25 ans ne réalisent pas l’importance d’un petit plus, cette période d’engagement est validée dans le futur calcul de la retraite.
RR
Le Journal de Mayotte