Deux études seront lancées à la rentrée pour évaluer l’impact de la réforme des rythmes scolaires sur les apprentissages et les résultats des élèves, selon un bilan d’étape diffusé lundi par le si elles sont menées également sur notre île.
Ces deux études, qui porteront sur la période 2015-2017, sont destinées «à déterminer les effets des modes d’organisation des rythmes scolaires sur les apprentissages», selon un communiqué de l’AFP.
La première portera sur un panel des élèves entrés au CP en 2011 (15.000 élèves sur près de 4.000 écoles) «en intégrant des évaluations cognitives en français et en mathématiques en fin de CM2 et un questionnaire adressé aux familles, aux maîtres, aux élèves portant sur les manières d’apprendre ou de faire classe».
Une deuxième étude, «sur un échantillon de 5.000 élèves répartis sur cinq villes ou territoires», devra déterminer «si la différence d’organisation dans les rythmes a eu un impact sur les apprentissages», précise le bilan d’étape de la réforme.
Deux échantillons qui, on l’espère seront représentatifs de la population française, en y intégrant notamment les Outremer. A mois que ces derniers fassent l’objet d’une étude particulière, étant donné les difficultés relevées par les parlementaires de ces territoires.
Évolutions depuis le passage de la ministre
A Mayotte où les rotations avaient été annoncées comme un frein incontournable à la mise en place de la réforme, avec une journée tronçonnée en 4 temps, enseignants et syndicats avaient été peu entendus à la dernière rentrée. Les choses ont l’air d’évoluer puisque selon le syndicat du premier degré SNUipp, le vice-rectorat de Mayotte concèderait « une mise en œuvre adaptée des rythmes scolaires à Mayotte ».
Et le passage de la ministre Najat Vallaud-Belkacem à Mayotte n’y serait pas étranger, si on en croit ses propos rapporté par le secrétaire départemental du SNUipp, Rivomalala Rakotondravelo, qui l’a interpellée sur le sujet : « il faut qu’on y travaille ensemble, le Projet Educatif Territorial sert précisément à porter des ajustements là où il le faut mais la réforme doit se faire ».
Une loyauté aveugle
Depuis, le syndicat a rencontré Nathalie Costantini, et a noté une évolution. La vice-recteur aurait remarqué que des adaptations seraient possibles puisqu’il en existe déjà à Mayotte avec des écoles qui appliquent une organisation hebdomadaire « qui ne respecte ni le décret Peillon, ni le décret Hamon ».
Le SNUipp rappelle ne pas être opposé à cette réforme pour les écoles qui ne seraient pas en rotation, et propose une organisation hebdomadaire de 5 matinées de quatre heures et de 2 après midi de deux heures, « plus adaptée aux réalités et contraintes locales ».
S’il y a eu blocage, c’est par l’absence de communication, selon le syndicat, les inspecteurs de l’Education nationale ayant, « par loyauté » envers leur ministère, imposé des rythmes scolaires, « sans avoir laissé la possibilité aux équipes pédagogiques de donner leur avis et de s’adapter à aux réalités et contraintes locales ». De nouvelles réunions de conseils d’école pourraient se tenir dans toutes les écoles « pour que les différents partenaires puissent librement décider des nouveaux rythmes scolaires. »
Il sera intéressant de recouper cette proposition avec l’étude menée sur le plan national.
Peu d’adeptes du réveil du samedi matin
Autre proposition de Paris, la question de la fatigue de l’enfant fera également l’objet d’une «recherche» à partir de l’année scolaire 2015-2016 «dans un échantillon d’écoles d’une académie» afin de comparer les rythmes de vie des enfants fréquentant des établissements «dont les emplois du temps journaliers et hebdomadaires diffèrent». Les écoles et classes évaluées seront sélectionnées à la rentrée.
Les conditions de pratique de la sieste seront regardées « avec une attention particulière, afin que les besoins de repos des enfants soient pris en compte», précise le ministère.
Par ailleurs, dès vendredi, le ministère annonce que les familles pourront, comme l’année dernière, connaître l’organisation des rythmes de l’école de leur enfant en se connectant sur le site education.gouv.fr.
Selon le document, les organisations du temps scolaire des écoles évolueront peu en septembre par rapport à 2014. La réforme a raccourci les journées de classe et mis fin à la semaine de quatre jours en rétablissant une cinquième matinée de trois heures de cours, pour libérer du temps l’après-midi pour des activités périscolaires.
Le choix d’une cinquième matinée de cours le samedi matin est de plus en plus marginal (2,3% des écoles contre 2,5% l’an dernier), au profit du mercredi matin.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte