CARNET DE JUSTICE DU JDM. Deux ans de prison avec sursis et 6.000 euros de dommages et intérêts pour les victimes. C’est la peine décidée, ce mercredi matin par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, contre un homme pour des attouchements sexuels sur deux petites filles.
Après avoir suspendu l’audience quelques minutes pour prendre connaissance du dossier, le président Sabatier et ses assesseurs faisaient face à la famille au grand complet, assise sur les bancs des parties civiles. La mère, ses deux anciens compagnons chacun père d’une des petites filles âgées de 9 et 11 ans également présentes.
Les faits remontent au mois de janvier à Ouangani. Lors d’une discussion avec son père, une des petites lui raconte que le prévenu, qui fut un temps le compagnon de la mère, a touché son sexe à travers ses vêtements et il l’a aussi fait à sa petite sœur.
Mais avec l’autre enfant, l’homme serait allé plus loin. Une nuit, il a enlevé les vêtements de la petite pour la caresser. Il aurait renouvelé ces gestes une deuxième fois.
La sincérité des enfants
Affolé, le père appelle dans un premier temps les pompiers avant de prévenir la gendarmerie, la procédure est lancée.
Les auditions s’enchaînent mais les enquêteurs sont prudents. Ils s’assurent d’abord que les témoignages des petites sont sincères. Les enfants expliquent les faits avec leurs mots, n’en rajoutent pas et restent constantes dans leurs déclarations. «Elles ne donnent pas l’impression de donner une version qu’on leur aurait demandé de réciter», précise le président Sabatier.
«Les déclarations avec leurs détails et leurs imprécisions sont celles de petites filles. Mais les choses qu’elles racontent ne devraient pas faire partie de l’univers d’enfants de cet âge», relève le procureur Garrigue.
Reste tout de même à confirmer qu’elles ne seraient pas manipulées par la famille pour une éventuelle vengeance. Les parents sont entendus et rien ne laisse supposer à un coup monté.
Le prévenu et ses stratégies de défense
Du côté du prévenu, en revanche, les récits et les stratégies de défense semblent nettement plus flous. Il dit d’abord n’avoir rien fait, puis qu’il a bien eu des gestes intimes mais… involontairement. On apprend qu’il parle bien le Français mais à la barre il maintient qu’il ne maîtrise que le Mahorais. Il affirme aux enquêteurs ne pas avoir d’enfant, finalement il en a bel et bien un… Autant d’éléments qui ne conduisent pas à accorder beaucoup de confiance à la parole de cet homme.
«Le cheminement et l’évolution des déclarations du prévenu sont classiques dans ce genre de dossier», indique le procureur. «Il change de stratégie au fur et à mesure que les éléments s’accumulent contre lui.»
Me Andjilani, qui assure la défense des petites victimes et de leur famille, ne va d’ailleurs pas en rajouter. La culpabilité de l’homme est acquise.
Alors que le procureur demandait 2 ans de prison dont un ferme, l’homme est donc finalement condamné à 2 ans de prison avec sursis. Il devra verser 2.000 euros de dommages et intérêts à chacune de ses victimes, 500 euros à chacun des 2 pères et à la mère ainsi que 500 euros de frais de justice.
RR
Le Journal de Mayotte
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