Les conseillers départementaux mahorais se réunissaient en séance plénière ce jeudi 2 juillet. Plusieurs décisions importantes étaient prises au sein des cinq commissions.
Le premier débat de fond était provoqué par la motion déposée par Chihaboudine Ben Youssouf, conseiller général de Mamoudzou 2. Il demande que le gouvernement soit saisi des niveaux de retraite des agents publics locaux, « liée à la mise en place tardive de la caisse de retraite à Mayotte ».
Alors que jusqu’à présent ce genre de propositions passaient comme une lettre à la poste, le conseiller de Tsingoni, Ben Issa Ousseni, mettait en garde sur le fossé qui se creuse à Mayotte entre le privé et le public : « le secteur privé, avec un salaire moyen de 1.200 euros brut, n’arrive plus à suivre les augmentations de salaires et les avancées obtenues dans le public, au salaire moyen avoisinant les 1.700 euros brut, que traduisent les dernières grèves. Ajouté à la sécurité de l’emploi, les jeunes ne veulent plus entendre parler que de devenir fonctionnaire. »
Le président du département Soibahadine Ibrahim se montrait malgré tout favorable, et la motion était adoptée de peu.
Finances, développement économique et touristique
– Les créances irrécouvrables, d’un montant de 470.000 euros sont supprimées.
– Adoption d’un projet de décret de mesures d’aides pour protéger des biens agricoles en cas d’indivision
– Subvention de 130.000 euros pour l’association Aquamay, producteur d’alevins. Nomane Ousseni, conseiller de Sada, faisait valoir son désaccord, motivé « par le désengagement de l’Etat sur ce dossier de l’aquaculture », alors que l’ancien président du département Ahamed Attoumani Douchina appelait à « sauver l’aquaculture ».
-Construction d’un Centre de recherche aquacole et du Parc Naturel Marin à Hajangua, « en accord avec les services de l’Etat ».
– Augmentation du taux de la taxe foncière sur les propriétés bâties de 2,58 à 3, « ce qui permet de dégager 566.000 euros supplémentaires », indique Ben Issa Ousseni.
– Décret sur l’exploitation de titres miniers en mer par la région
Administration générale
– Travaux d’extension et de renforcement du réseau électrique en milieu rural pour 2015. L’aide annuelle du FACE, le Fonds d’Amortissement des charges d’électrification, s’et montée à 2,3 millions d’euros, indique le DGA des finances, qui ajouté à la participation du département, permet de s’appuyer sur 5 millions d’euros. Pour mémoire, la collectivité avait failli perdre son enveloppe de 800.000 euros en 2013 pour ne pas l’avoir utilisée à temps. Le déficit du nombre de transformateurs a été pointé du doigt pas l’assemblée, « le ministère de l’Ecologie s’est engagé à le résorber », précise le conseiller de Dzaoudzi, Soulaimana Mhidi.
– La création de 300 emplois saisonniers « vacances » a été validée, pour un montant de 450.000 euros, ainsi que celle de Contrats uniques d’insertion
Culture, Jeunesse et sport
La gouvernance du musée et la création de la Direction des Affaires culturelles de Mayotte sont validées en moins de cinq minutes. Issoufi Hadj Mhoko, chargé de cette commission, demandait à la direction des Jeux des Iles de s’exprimer sur l’édition à venir. Le conseil départemental a financé à hauteur de 650.000 euros une délégation mahoraise de 200 personnes. Les sportifs participeront dans 9 disciplines sur 16 et s’envoleront le 30 juillet. Le problème de l’hymne national et du drapeau tricolore n’est toujours pas tranché, en dépit des annonces de Manuel Valls. « C’est une humiliation ! », pour Soulaimana Mhidi, alors que Nomane Ousseni appelle au boycott.
Même si la commission qui a la lourde charge de trancher se réunit la veille de la cérémonie d’inauguration, les choses ont avancées puisque le double problème hymne-drapeau n’est plus inscrit dans la charte des Jeux mais au règlement intérieur, « modifiable à tout moment », indique le directeur des jeux des Iles.
Action sociale, Solidarité et santé
Dans le cadre de la mise en place d’un Plan logement, création du PACT à Mayotte, « 9.000 à 10.000 logements sont concernés », indique Issa Abdou, an charge de la Commission du social. Il s’agit de mobiliser des aides pour compenser l’absence de droit commun dans ce secteur.
Un autre dossier a été abordé par Issa Abdou, celui d’un nouveau statut officiel pour les cadis.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte