L’aéroport de Mayotte va faire parler de lui : en publiant son premier numéro distribué sur place mais aussi dans plusieurs commerces de l’île, la Société d’Exploitation de l’Aéroport de Mayotte, la SEAM, nous parle des entrailles du nouveau bâtiment, et des hommes et des femmes qui veillent en coulisse au bon déroulement des départs et des arrivées.
Issu d’un partenariat avec la société Glitter qui édite le magazine du même nom, dont il se présente comme un supplément, le Focus Océan indien, premier magazine de l’aéroport, est un 14 pages en couleur tout simple. La Une, sobre, invite à découvrir tous les acteurs de l’aéroport de Mayotte.
Gérard Mayer, président de la SEAM-Groupe SNC Lavallin, exploitant pour 15 ans de l’aéroport, revient dans un édito un brin caustique sur l’accueil glacial qui leur fut réservé : « que venait faire sur Mayotte ‘des canadiens’ ? Et en plus, ils proposaient de construire un aéroport en bois que certains n’ont pas hésité à comparer à un ‘banga’ ». Se félicitant du travail des équipes, « animées d’une main de maître par Daniel Lefebvre », le directeur de la SEAM, il l’affirme, « tout Mayotte est fier de son aéroport », et compte faire de la zone aéroportuaire « un des vecteurs majeurs du développement économique et social du département », ajoutant que « de nombreux projets vont se concrétiser dans les années à venir ».
Après un an d’existence, l’aérogare ouvre les portes des services qu’elle abrite : la sécurité, la sûreté, les services aux passagers et aux compagnies aériennes, ce que Daniel Lefebvre nomme les partitions de l’aéroport en jouant de métaphores : « chacune des entités doit jouer de son instrument mais au final cela doit donner une prestation harmonieuse tant pour les passagers que pour les compagnies aériennes. »
They believe you can fly*
On découvrira donc parmi les 56 collaborateurs de la SEAM, Fouadi et Houda qui œuvrent aux services administratifs, le Poste de coordination de l’Exploitation, « le plus moderne de la zone » qui coordonne l’ensemble des opérations côté piste comme côté ville, le Poste de sécurité, autant en anticipation des incendies qu’en santé et sécurité des salariés, le Service de Sauvetage et de Lutte contre l’Incendie des Aéronefs, brigade composée de 16 pompiers professionnels, dont la moitié est prête à intervenir en moins de 3 minutes en cas d’urgence, la Sûreté, prête à détecter le moindre de vos objets métalliques, « et s’ils sont parfois un peu tatillons, c’est pour votre bien. » Voyageurs en partance, vous êtes prévenus.
Autre service de l’aéroport indispensable au bon fonctionnement général, la Maintenance, qui s’assure du bon fonctionnement permanent des installations aéroportuaires, dont le slogan chanté s’affiche en page 6, sur un air de « They can’t get no satisfaction as long as they believe you can’t fly », donc « pas de répit tant qu’ils ne sont pas sûrs que vous pourrez prendre votre avion ». Enfin, Mayotte Air Service, est la société qui traite des passagers et des bagages, et qui vous assiste en cas de perte ou de retard de ces derniers.
Les interdits
Impossible de passer à côté des grandes croix rouges qui s’affichent sur plusieurs panneaux, et qui interdisent l’importation de toute denrée alimentaire comme de végétaux : la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) veille sur les contrôles sanitaires afin d’empêcher l’implantation de toute espèce nuisible au territoire ou de toute maladie animale infectieuse qui pourrait engendrer des épidémies. L’Agence Régionale de Santé œuvre un peu dans le même domaine, mais pour protéger les hommes et femmes du territoire, en particulier contre la propagation internationale des menaces sanitaires.
La délégation de l’aviation civile coordonne ces services de l’Etat, alors qu’on découvrira que Météo France, dont le directeur Hervé Gasc vient de partir à la retraite, délivre ses observations toutes les 30 minutes, et que le Bureau Militaire de Transit de la Légion Etrangère, donc l’armée de terre, est en charge des aéronefs des armées, « un cas unique », assure le magazine.
Une liste des services de l’Etat qui resterait incomplète si on oubliait les plus connus : la gendarmerie des transports aériens, la Police aux Frontières, ou les Douanes, dont les photo s’exposent en page 9.
Enfin, et c’est par le côté sympa du court séjour dans l’aérogare que se conclut ce numéro 1, avec la présentation des commerces, viennoiserie, jus de fruits ou souvenirs, sans oublier le côté pratique avec la liste des loueurs de voitures.
Impossible pour Focus de terminer la visite sans prendre de la hauteur et parler des deux aéroclubs, « Les ailes mahoraise » ou les ULM de TIP TOP, qui proposent tous les deux à proximité de l’aéroport, des cours de pilotage et des survols du lagon la demande.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
* « Ils s’assurent que vous pourrez voler »