Début d’un mouvement de grève illimitée à la Somaco

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Force ouvrière a entamé un mouvement de grève illimité ce lundi matin au sein du groupe de distribution Somaco. Les magasins et le dépôt parviennent malgré tout à fonctionner.

Les grévistes FO de la Somaco à Kawéni ce lundi matin
Les grévistes FO de la Somaco à Kawéni ce lundi matin

Des salariés des magasins sous enseigne directe Somaco (les franchisés ne sont pas concernés) et de la société Maharadja logistique (le dépôt de la société) ont entamé ce lundi matin un mouvement de grève illimité. Si les grévistes ne parvenaient pas à chiffrer la participation, du côté de la direction on ne compte qu’une «quinzaine de salariés dans la rue sur les 120 de la société», indique Malek Akbaraly, juriste à la Somaco qui a mené les premières négociations.

«Je suis un peu déçu après tous les pourparlers, je pensais avoir faire preuve d’une bonne écoute», indique Sam Aziz, le dirigeant de la Somaco.
Les discussions ont en effet démarré peu après le dépôt du préavis de grève le 16 juin. De nouveaux échanges ont également eu lieu vendredi et samedi et même ce lundi matin sans pour autant parvenir à éviter le conflit.

La direction estime avoir donné satisfaction à beaucoup de revendications des grévistes : fiches de postes, grilles de salaires et grilles de qualifications, accord de principe sur les chèques-déjeuner. La direction a également proposé de mettre en place un congé paternité ou encore de créer le «meilleur ouvrier du mois», gratifié d’une prime de 1.000 euros.

Sam Aziz Akbaraly dans son bureau ce lundi matin
Sam Aziz Akbaraly dans son bureau ce lundi matin

Dialogue de sourd sur les salaires

C’est sur la question des salaires et des heures supplémentaires que l’on a affaire à un dialogue de sourd. D’un côté, FO qui affirme que les salariés travaillent jusqu’à 42 heures et que certains salariés réclament jusqu’à 5 ans d’heures supplémentaires non réglées. De l’autre la direction qui indique que tous les salariés travaillent 39 heures hebdomadaires auxquelles se rajoutent un temps d’habillage qui n’est pas compris dans le temps de travail.

«Nous avons prévu de discuter en septembre sur la grille de salaires. Trouvons les solutions pour sortir de la grève et nous entamerons ensuite, sereinement, les discussions sur les salaires», explique Sam Aziz.

"Non à l'esclavage dans notre société", dit une banderole de FO Somaco
« Non à l’esclavage dans notre société », dit une banderole de FO Somaco

«On nous demande d’arrêter la grève pour discuter des salaires en septembre. On ne peut accepter ça», indique Moustoiha Abdallah délégué syndical FO.

13e mois contre intéressement

Quant au 13e mois revendiqué par FO, «je ne peux pas l’accorder actuellement», tranche Sam Aziz. «Ca va germer, nous allons en discuter mais ça ne peut venir que plus tard». La direction explique avoir tout de même mis en place un système d’intéressement. «Nous avons proposé une prime au bénéfice à la place du 13e mois. Si le bénéfice est important, la prime sera elle aussi importante», détaille Malek Akbaraly.

Impossible de savoir sir le conflit va durer mais la direction a anticipé d’éventuels problèmes. Elle a missionné un huissier pour constater de possibles blocages de camions ou de clients qui ne pourraient accéder aux magasins.
RR
Le Journal de Mayotte

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