La crise politique que traverse la majorité municipale à Sada atteint une nouvelle dimension avec la mise en minorité de l’équipe autour d’Anchya Bamana. La maire demande l’intervention de son parti (Les Républicains) aux niveaux local et national.
Trois pages plus la copie de l’ordre du jour du conseil municipal prévu dimanche dernier. Anchya Bamana écrit aux Républicains pour continuer le combat face à l’éclatement de sa majorité municipale. Dimanche, la crise a connu un nouvel épisode avec la mise en minorité effective de l’équipe autour de la maire lors du conseil municipal. (Lire la Lettre d’Anchya Bamana à la direction collégiale des Républicains)
L’ordre du jour avait, semble-t-il, était préparé pour rassembler en une seule journée, un grand nombre de dossiers très importants. Si ces textes passaient, les combats politiques à venir auraient manqué un peu de saveur. Le conseil municipal devait se prononcer sur les taux d’imposition, les attributions de l’intercommunalité, les emplois aidés, la création d’un centre social communal, la caisse des écoles, la construction d’une cuisine centrale pour les écoles ou encore sur le projet de territoire et la signature du contrat de ville. Rien que ça !
9 élus dissidents
La validation du contrat de ville revêtait une importance particulière, car après validation par le conseil municipal, la commune devait le signer avec l’ensemble des autres partenaires, dont l’Etat, lundi prochain.
Pourtant, malgré autant d’enjeux réunis, «9 élus appartenant à notre formation politique» ont réussi à constituer «à une voix près, une majorité de blocage» pour «saboter les intérêts de la population, en rejetant en bloc l’ensemble des dossiers soumis à l’examen du conseil municipal». Ces mots, madame le maire les a destinés aux Républicains pour demander une réaction du parti dont est issu l’essentiel de l’ancienne majorité municipale qui ne cesse de se déchirer.
Comportements « suicidaires »
La maire de Sada sollicite une médiation des instances mahoraises du parti pour «exhorter ces élus frondeurs au respect de la discipline du parti» mais elle saisit aussi les instances nationales pour qu’elles soient informées et qu’elles aient leur mot à dire sur la suite à donner à ce nouvel épisode de politique politicienne. Elle veut des sanctions face ces «manœuvres douteuses» et «ces comportements déloyaux et suicidaires».
Car, à nouveau, Anchya Bamana parle de ces élus qui ne l’ont jamais accepté en tant que «tête de liste» avant même les élections, des «machos» dont elle avait déjà dénoncé l’attitude lors d’une conférence de presse ces dernières semaines. «Il est de notoriété que les dissidents ont abdiqué tout devoir et tout honneur», rajoute-t-elle et «qu’ils n’ont d’yeux que pour les privilèges, qui pour une nomination, qui après nomination le placement de ses proches».
Des enjeux politiques à tiroir
Les mots sont violents à l’image de la campagne (guerre ?) interne aux Républicains dont la commune se retrouve au cœur, avec les désignations des candidats aux élections sénatoriales en perspective, en plus des simples enjeux municipaux. Il serait question de soutiens et d’alliances dont, effectivement, l’intérêt de la population et de la commune est bien éloigné.
«Je m’en remets à la sagesse du bureau collégial», conclut Anchya Bamana dans son courrier. Pas sûr que seule la sagesse puisse mettre un terme à ce bien triste spectacle communal.
A noter que le Sénateur Thani Mohamed-Soilihi a appellé «solennellement», hier dans un communiqué, «au déblocage de la situation au conseil municipal de Sada».
RR
Le Journal de Mayotte