Vous êtes indifférents aux Jeux des Îles de l’océan Indien organisés du 1er au 9 août à la Réunion ? Voici cinq bonnes raisons de suivre cette compétition, derrière les athlètes mahorais.
– Parce que Mayotte est le petit dernier de la compétition
Mayotte participe à ces Jeux pour la 3e fois. En 2003, les athlètes mahorais étaient intégrés à une ensemble «France océan Indien», avant de disposer de leur propre délégation en 2007 à Madagascar. A l’exception de la Grande Île, qui n’avait pas pris part à la 1ère édition en 1979, tous les autres pays (Comores, Maldives, Maurice, Réunion et Seychelles) ont participé aux 8 éditions précédentes.
Logiquement, dans l’histoire des Jeux, nous sommes le territoire à avoir remporté le plus petit nombre de médailles. Nous en avons eu 2 (en argent) sur les 594 remises en 2011 aux Seychelles et 4 en bronze en 2007 à Tananarive.
Pour cette 9e édition, nous sommes enfin la plus petite délégation avec 135 athlètes, encadrants, officiels et membres du staff médical… mais le petit veut faire parler de lui.
La Réunion et Maurice auront 316 athlètes chacun, les Seychelles 236, Madagascar 225 (si la question des visas est réglée à temps), les Comores 152 et les Maldives 145 pour un total, toutes délégations confondues, de 1.525 athlètes.
– Parce que ce sont un peu nos Jeux Olympiques
Si certains de nos sportifs ont l’occasion de se confronter, amicalement ou dans compétitions officielles, à leurs voisins, pour d’autres, cette compétition est quasiment le seul moment où ils pourront évaluer leur niveau à l’échelle régionale.
C’est également l’occasion de participer à une compétition internationale. Dans les sports collectifs comme les disciplines individuelles, peu de sportifs mahorais ont eu l’occasion de prendre part à un événement international… avec peut-être de bonnes surprises (voir ci-dessous).
– Parce qu’on a des chances de médailles
Pour le président du Conseil départemental, «l’essentiel n’est pas de participer» ! La formule a amusé lors de la remise des équipements dans l’hémicycle Bamana mais il est vrai que certains pourraient avoir une certaine pression sur les épaules. Les chances les plus évidentes reposent sur l’athlétisme, le basket-ball ou le handball. Mais le sport reste le sport et les individualités comme les exploits collectifs sont toujours possibles.
– Parce que c’est aussi de la politique, et qu’on adore ça
Le lanceur de Javelot Ali Soultoini est le porte-drapeau de la délégation… Mais de quel drapeau ? Quand on évoque Mayotte dans notre région, la politique n’est jamais loin. La diplomatie aura-t-elle débloqué l’inextricable ?
La politique des petits pas menée depuis toujours imposerait une nouvelle avancée : après avoir obtenu de participer avec La Réunion, puis d’avoir une délégation autonome, la logique serait que nos athlètes puissent, enfin, défiler derrière leur drapeau tricolore et, en cas de victoire, chanter La Marseillaise. Une réunion du comité d’organisation le 31 juillet (veille de l’ouverture) puis une autre des ministres le 2 août, tranchera peut-être la question. Manuel Valls l’a promis lors de sa visite à Mayotte.
Étonnamment, si Mayotte veut le drapeau français, certains Réunionnais voudraient bien un autre drapeau pour leur île. L’ARV, l’Association Réunionnaise de Vexillologie (des drapeaux) aurait souhaité que le «Lo Mahavéli», un drapeau réunionnais, puisse être hissé aux côtés du drapeau français lors de la cérémonie d’ouverture et sur les podiums. Le protocole est resté intraitable mais l’ARV espère que ce n’est que partie remise. Elle compte s’activer pour voir le Lo Mahavéli aux prochains Jeux qui devraient avoir lieu aux Comores en 2019, si l’archipel est en mesure d’accueillir une manifestation d’une telle ampleur. Une étude de faisabilité est en cours.
– Parce qu’il y en a pour tous les goûts
Les sportifs mahorais sont présents dans 8 des 14 disciplines de la compétition. Nos athlètes tenteront un podium en athlétisme, basket-ball, cyclisme, football, handball, judo, tennis et volleyball.
A noter que c’est en athlétisme, que l’on trouve le plus grand nombre d’épreuves :
100 m – 200 m – 400 m – 800 m – 1 500 m – 5 000 m – 10 000 m – 110 m haies – 400 m haies – 3 000 m steeple – 5 000 m marche dame / 10 000 m marche homme – heptathlon dame / décathlon homme – 4 x 100 m – 4 x 400 m – marathon – saut en hauteur – saut à la perche – saut en longueur – triple saut – lancé de poids – lancé de disque – lancé de javelot – lancé de marteau.
Des épreuves dames et hommes sont également prévues pour les athlètes handisport : non-voyant 100 m – fauteuil 1 500 m – sourd 200 m et saut en longueur.
Et les athlètes dames et hommes handicapés en sport adapté : 100 m – 800 m – saut en longueur – lancé de poids.
On trouve aussi dans la compétition, le badminton, la boxe, l’haltérophilie, la natation (oui, nous sommes décidément une île sans nageurs), le tennis de table et la voile.
Enfin, on peut y ajouter les 15 sports dits de « démonstration » qui profiteront de la lumière des Jeux sans décerner les précieuses médailles. Dans cette catégorie, il y a le triathlon, le golf ou le hockey mais aussi de vraies curiosités comme le saf’ing, le billard et… le tchoukball, un sport qui arrive de suisse, une sorte de mélange de volley-ball, de handball et de squash, un véritable programme sportif à lui tout seul !
RR
Le Journal de Mayotte