La paralysie de l’activité est toujours effective dans la zone portuaire de Longoni. Toujours aucune issue en vue à ce conflit dont les répercussions sur l’économie mahoraise vont se faire rapidement sentir.
Ce qui frappe ce vendredi matin aux abords du port de Longoni, c’est le silence. Le calme est évidemment très inhabituel : aucun va-et-vient de camion, une activité totalement paralysée et des chantiers dans l’enceinte portuaire à l’arrêt. Depuis mercredi, un impressionnant stacker habituellement chargé de la manutention des containers, est posé devant le portail d’accès. Il n’a pas bougé d’un centimètre.
A l’intérieur du port, les grévistes de la SMART (Société mahoraise d’acconage, de représentation et de transit) ont pris leur quartier. Ils mangent, dorment et restent sur place, se déplaçant régulièrement dans une zone portuaire fantôme. Depuis mercredi matin, ils permettent uniquement qu’un service minimum soit assuré par les personnels de Mayotte Channel Gateway (MCG). Toutes les 3 heures, la température des containers frigorifiques est vérifiée pour garantir un stockage des denrées périssables et sensibles dans de bonnes conditions.
Déjà, l’économie mahoraise commence à pâtir de ce blocage dont on n’entrevoit aucune issue. Si des containers ont été sortis en urgence avant le blocage, toute arrivée de nouvelles livraisons est impossible. Deux escales n’ont pas été effectuées par des cargos de la CMA-CGM mercredi et une 3e prévue demain samedi pourrait également être annulée. Et ce nouveau conflit pourrait avoir des conséquences sur le rythme futur des escales mahoraises effectuées par la compagnie maritime.
Des répercussions en cascade
Six entreprises ont d’ores-et-déjà porté le blocage en justice. Chargées de la livraison d’engins sur le port ou de la réalisation de chantiers pour l’extension de la zone portuaire, elles sont dans l’impossibilité de travailler depuis mercredi. Elles ne peuvent pas non plus sortir leurs engins du port pour les positionner sur d’autres chantiers.
Du côté des transitaires aussi, le mécontentement est fort. Aucune sortie du port, cela signifie un blocage des dédouanements et donc du cœur de leur activité. Ils pourraient prendre position publiquement rapidement.
Parmi les marchandises en souffrance, du matériel scolaire serait coincé à Longoni. A quelques jours de la rentrée, l’impact du blocage pourrait donc se faire concrètement ressentir jusque dans certaines salles de classe.
En attente d’un geste du conseil départemental
Quelle issue à ce bras de fer entre MCG et la SMART ? Impossible de répondre ce vendredi matin.
MGC, l’entreprise délégataire de la gestion du port, a donné jusqu’à lundi matin 9 heures à la SMART pour s’installer autour d’une table de discussion pour plancher sur un contrat liant les 2 sociétés. Mais du côté de la SMART, on reste sur une fin de non-recevoir.
Et si le conseil départemental (CD) a réaffirmé que la SMART dispose d’un agrément pour assurer les activités de manutention, sa position dans ce conflit reste peu claire. C’est pourtant du côté de la collectivité que les différentes parties attendent toujours un geste pour faire évoluer la situation.
RR
Le Journal de Mayotte