Alors que les élèves commencent leur rentrée ce mardi, les profs les ont précédés d’une journée. Au collège de Mgombani, les projets se multiplient pour être prêts à accueillir 1.684 élèves dans 62 classes.
L’année promet d’être quelque peu bruyante au collège de Mgombani. Bien sûr, les 1.684 élèves vont se faire entendre, dans un des plus grands collèges de France. Mais ce sont surtout les travaux qui vont raisonner dans l’établissement, ceux du quartier en voie de finition autour du collège et ceux de l’extension de l’établissement lui-même qui devrait gagner 7 classes à la rentrée prochaine. «Ca va nous apporter un réel confort, on est un peu juste en nombre de classes», relève Richard Barbé le proviseur.
Lui, a déjà fait sa rentrée il y a une semaine, en même temps que les 17 surveillants et les agents de l’établissement. Le classement en REP (réseau d’éducation prioritaire) a permis au collège de disposer d’un principal adjoint et d’un CPE supplémentaires. «C’est très important quand on veut renforcer l’accompagnement éducatif et pédagogique. On gagne en souplesse», indique celui qui va devoir plancher sur un nouveau projet d’établissement. Cette rentrée devrait en effet être marquée par le double renouvellement du projet académique et du projet d’établissement.
Valoriser les élèves
Les grandes lignes sont déjà connues : «l’objectif est de permettre à tout élève qui entre dans l’établissement de ressortir avec un diplôme ou une certification. On est là pour valoriser les élèves sans tomber dans la démagogie. Nous allons déployer des moments phares pour donner de l’appétit aux élèves.»
Langues, informatiques, code de la route et de nombreux détails qui, mis bout à bout, changent le collège : les mêmes tee-shirts pour tous (à 20€ les 5), les noms de fleurs donnés à chaque classe, la dizaine d’élèves de 3e qui vont passer le brevet d’initiation aéronautique (BIA) ou encore des projets particuliers pour chaque classe de 5e : Taïchi, lagon, philosophie, 2e langue vivante pour deux classes en préfiguration de la réforme des collèges… «On veut offrir aux 5e une à deux heures particulières pour les accrocher sur un développement personnel. Les profs adhèrent à ça et à Mayotte, on peut s’autoriser l’expérimentation», s’enthousiasme Richard Barbé.
C’est dans cet esprit que l’établissement va plancher sur un projet de réseau pour assurer une continuité entre l’école primaire et le collège. «On sait que le 1er degré a des difficultés. On a tous à apprendre les uns des autres».
Le grand écart des niveaux
Au final, les équipes éducatives vont devoir additionner les missions premières du collège, tout en soutenant les plus faibles d’un côté, avec deux classes de 6es spéciales (avec remise à niveau en français et en maths), et en favorisant l’élitisme de l’autre… Un grand écart permanent pour les 97 profs de l’établissement.
Parmi eux, un tiers de contractuels… L’établissement ne s’en sort pas si mal. On ne connaît pas encore les chiffres du vice-rectorat mais le taux pourrait atteindre 45% dans certains collèges ou lycées.
Les profs ont d’abord écouté le chef d’établissement ce lundi qui transmettait les messages de la politique éducative du ministère et ceux de la lettre de rentrée de la vice-recteur. Ils se sont ensuite retrouvés en conseil d’enseignants autour d’un coordonnateur dans chaque discipline pour veiller à caler un rythme de progression commun à chaque classe et harmonier les projets qu’ils peuvent mener en commun… Bref, préparer une année qui s’annonce dense.
62 classes
Les élèves de 3e (13 classes), qui connaissent déjà bien les lieux sont attendus mercredi, suivis des 5es jeudi (17 classes) et des 4es vendredi (15 classes).
Cette année, la nouveauté pour l’établissement se trouve à l’entrée. Un véritable sas infranchissable a été installé pour éviter les quelques intrusions auxquelles le collège a été confronté l’an dernier.
Dès 7 heures ce mardi, il sera grand ouvert pour accueillir les 17 classes de 6e à qui l’équipe éducative va expliquer leur nouvel environnement et les rendez-vous importants qu’ils auront dans l’année.
RR
Le Journal de Mayotte