Ils ont quitté la cérémonie d’ouverture de façon spectaculaire, mais pas tous pour rentrer au pays. Plus de 23% de la délégation comorienne aux Jeux des Îles, organisés au début du mois d’août à La Réunion, s’est volatilisée, à la recherche d’une vie meilleure.
Sur 250 sportifs et encadrants, la délégation des Comores venue aux Jeux des Îles compte 58 «disparus». Des personnes qui ne sont pas rentrées dans l’archipel et désormais en situation irrégulière à la Réunion, faute de visa.
58 membres de la délégation comorienne des Jeux des Îles ne sont toujours pas rentrés dans l’archipel. Depuis vendredi, ces ressortissants comoriens sont considérés comme des «étrangers en situation irrégulière» par les autorités françaises. Leur visa de court séjour – un mois – délivré par l’ambassade de France à Moroni expirait à cette date.
La délégation qui comptait quelque 250 sportifs et dirigeants était repartie dans les jours qui ont suivi la décision de boycott des Jeux, le 1er août, pour protester contre le défilé de la délégation mahoraise derrière le drapeau français lors de la cérémonie d’ouverture.
Dans le fichier des personnes recherchées
Les 58 membres de la délégation, qui n’avaient pas pris l’avion dédié à ce moment, devaient alors rentrer par leurs propres moyens. Car leur voyage n’était plus pris en charge par l’Etat comorien. Ils auraient choisi de rester à la Réunion dans l’espoir d’y trouver une vie meilleure.
Selon les informations de nos confrères du JIR, ces 58 personnes vont être inscrites par la Police aux Frontières dans le fichier des personnes recherchées en raison de leur situation de séjour irrégulier. Les 58 ressortissants risquent d’être interpellés et d’être reconduits à la frontière.
Ces « disparitions » de plusieurs membres de la délégation sportive de l’archipel étaient redoutées par les autorités françaises. Car prévisible.
Des visas pour la clandestinité
Aux Comores, certaines voix, dont le parti d’opposition Ridja, ont dénoncé, en marge des Jeux des Îles, le rôle trouble de certains officiels encadrant la délégation soupçonnés d’avoir négocié et vendu des visas à des candidats au départ et à la clandestinité à la Réunion.
La « disparition » de sportifs comoriens n’est pas une première. Lors des Jeux des Îles de 1998 organisés également à la Réunion, une trentaine de membres de la délégation comorienne avait manqué à l’appel au moment du vol retour. Plusieurs d’entre eux avaient dans les mois suivants été interpellés à la suite de contrôles d’identité ou de dénonciations.
Jérôme Talpin
Le JIR