L’audiovisuel public commence sa nouvelle saison. La radio a déjà mis en place sa nouvelle grille, la télé devra encore attendre le 21 septembre. Le groupe présentait ses enjeux et ses programmes pour sa rentrée ce lundi matin.
Le service public met le cap sur le numérique. Symboliquement, pas de dossier de presse papier pour la traditionnelle conférence de rentrée mais un site internet «événementiel»*, dédié à la présentation des programmes radio et télé.
Pour Eric Baraud, le directeur régional de Mayotte 1ère, l’audiovisuel public mahorais est ainsi pleinement dans la feuille de route posée par Delphine Ernotte, nouvelle présidente de France Télévisions depuis le 22 août dernier. Radio, télévision, site internet, réseaux sociaux, le service public est à l’heure de la convergence et travaille une réorganisation interne. Mayotte 1ère vient d’ailleurs recruter une nouvelle chef de projet numérique. «Nos vrais concurrents ne sont plus les médias traditionnels mais ils sont ailleurs, dans le numérique»… Voici le JDM prévenu !
Cette évolution doit cependant se faire sans perdre l’identité des chaînes. Cette rentrée se fait donc pour Mayotte 1ère avec d’avantage de proximité et d’interactivité d’un côté (le Kibushi devrait par exemple gagner une place plus importante à partir de février 2016).
L’ouverture sur la région va également se poursuivre, aussi bien sur les îles voisines que le continent où va désormais se fournir la télé : moins de telenovelas sud-américaines et plus de programmes africains pour «une télé qui ressemble aux Mahorais», selon les mots de Gérard Guillaume, le directeur de l’antenne télé.
Une radio de proximité
La radio a fait sa rentrée ce lundi matin, avec un nouvel habillage sonores des matinales présentées de 5h à 8h par Anli Bedja avec plus de chroniques et d’avantages d’interventions des auditeurs.
De 9h à 10h, Bouch ouvre une «ligne ouverte» pour de l’actualité en direct, avant qu’un nouveau rendez-vous, «ça se passe ici», permette de découvrir les associations et les institutions locales jusqu’à midi présenté par Youmna.
Dame Denise s’installe à 14h pour «la cour des grands» avec de nombreux déplacements dans les villages pour écouter les aînés. Kamar et Natacha prennent la tranche 17h-19h avec «Faites du bruit» dont la 2e heure sera particulièrement destinée aux jeunes.
Le week-end sera placé sous le signe de la musique et du sport avec un «Mayana sport» qui s’adapte aux nouveaux horaires du football et s’ouvre sur tous les sports. L’émission est désormais calée entre 17h et 20h le samedi.
Du côté de l’info, la radio va proposer «une dizaine de points d’entrée», comme le souligne Ali Chamsudine, avec un journal de midi plus important pour répondre à la spécificité mahoraise d’une forte audience à la mi-journée. Le «Témoin de midi» sera aussi une «tribune renforcée» pendant laquelle les auditeurs pourront interpeller les invités via internet ou SMS.
Mayanawood, des fictions des chez nous
En télé, l’info garde ses rendez-vous de 13h, 19h et 19h30 et la stratégie des programmes continue de coller à la volonté du «miroir». C’est ainsi que le dimanche soir, à 19h30, un nouveau rendez-vous rendra visite aux structures militantes qui œuvrent dans des actions de tolérance et d’insertion.
Même objectif du côté des fictions où Mayotte 1ère veut installer le label «Mayanawood» pour proposer des productions mahoraises et de l’océan Indien.
L’Afrique sera donc enfin à l’honneur. Sous le label «Nollywood» (productions africaines), une fiction angolaise s’installe à 20h.
Du côté du documentaire pour finir, quelques grands rendez-vous sont au programme, dont «Jurassic Lac» sur le lac Dziani dont la composition est une mine pour les chercheurs qui peuvent y retrouver la structure de nos océans il y a plusieurs millions d’années.
Bref, continuité et aménagements pour tenter de répondre aux missions du service public, «informer, éduquer et divertir» et démontrer, selon les mots d’Eric Baraud, que Mayotte 1ère n’est pas «une maison qui dort sur ses lauriers».
RR
Le Journal de Mayotte