Les organisations syndicales CGT-CFDT-FO-FSU-UNSA Fonction Publique, étaient réunies au ministère de la Fonction publique ce 10 septembre : il s’agissait de lister les points à aborder lors de la réunion du 29 septembre, clause de « revoyure » accordée par l’Etat, pour étudier la révision à la hausse de la rémunération de ses agents à Mayotte.
Tout d’abord un constat, dressé par le ministère des Outre-mer, et rapporté par les organisations syndicales, sur le nombre de poste vacant en constante augmentation : 763 en 2012 pour atteindre 1233 en 2015.
On en connaît les raisons, rapportées par le syndicat UNSA: Peur de rester « prisonnier »à Mayotte, « les conditions de retour en métropole ne sont pas à l’avantage du fonctionnaire », Insécurité sur le territoire, « principale cause de demande de retours, augmentation forte des cas d’atteinte aux biens, des cas d’atteinte à l’intégrité physique », Difficulté d’accès à des soins de qualité, Logement, « insuffisants et au coût élevé », Conditions de scolarité des enfants (pas de dispositif de prise en charge des jeunes enfants – solarisation avec système de rotation par ? journée…), Coût de la vie élevé « auquel il faut ajouter le coût de la télésurveillance et du remplacement des biens suite à des cambriolages répétés ».
Une enquête sur les prix en cours
Une situation que les organisation syndicales (OS) CGT Educ’action et UNSA mettent en balance avec l’insuffisance des efforts financiers et fiscaux selon eux pour agir sur l’attractivité. Ramant à contresens des comptables de la Cour des Comtes qui épinglent régulièrement cette surrémunération, les OS ont donc rappelé au ministère de la Fonction publique ce 10 septembre leurs exigences : ne pas se contenter de la surrémunération (indexation) des salaires promise à 40% en 2017, mais accéder aux 53% Réunionnais, ainsi que plusieurs mesures financières et fiscales, notamment « la réécriture du décret sur l’Indemnité de sujétion géographique de 2013 », demandée par la CGT Educ’action.
En réponse, les représentants des ministère des Outre-mer et de la Fonction publique ont répondu, lors de cette réunion présidée par M. Legoff sous-directeur DGAFP, direction générale de l’administration et de la fonction publique, qu’ils n’avaient pas de proposition à transmettre sur une modification de l’indexation, en raison du manque de données chiffrées sur le niveau des prix sur place. Une enquête sur la composition spatiale des prix est d’ailleurs en cours (métropole et 5 DOM) incluant Mayotte. « L’ensemble des résultats sera connu fin 2015-début 2016. D’ores et déjà, un constat a pu être fait : beaucoup de références manquent à Mayotte », indique l’UNSA. Paris appelait en outre à chercher les réponses à l’attractivité dans le document-cadre Mayotte 2025.
Alors que l’UNSA est satisfaite des points listés et attend l’ordre du jour précis de la réunion du 29 septembre, la CGT Educ’action parle d’« une réunion décevante », évoque des « vœux pieux » pour le document Mayotte 2025, et appelle l’ensemble des agents de la fonction publique à une mobilisation d’ampleur pour ce jour là, « susceptible d’établir un rapport de force favorable à l’établissement d’un véritable dialogue social ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte