Sujet sensible à Mayotte où ces enfants qui errent sont en danger, et sont susceptibles de nourrir plus tard les rangs des délinquants. Le département travaille à leur prise en charge avec le ministère des Outre-mer.
Issa Abdou, le conseiller départemental chargé du social et de la santé, s’était rendu rue Oudinot la semaine dernière. Dans sa poche, son plan d’action de prise en charge des 3.000 mineurs isolés de l’île : multiplication des familles d’accueil, leur formation, l’habilitation des associations qui portent les missions du département et la mise en place des « tiers dignes de confiance ».
Des actions à mettre en place et qui nécessitent des moyens. Or, le budget actuel de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) est de 4 millions d’euros, «dont 3 sont affectés aux familles d’accueil», indique le conseiller. Il en faudrait prés de quatre fois plus, «15 millions d’euros pour remplir nos missions, et notre budget n’est pas extensible», est-il allé expliquer au ministère des Outre-mer.
C’est Sylvie Especier, Conseillère ministérielle au ministère et ancienne sous-préfète chargée de la cohésion sociale à Mayotte, qui l’a reçu et lui a expliqué les déclinaisons du Plan Jeunesse pour Mayotte. «Et nous a demandé de revenir avec un projet qui pourra déboucher sur la signature d’une convention de partenariat entre l’Etat et le département», rapporte Issa Abdou, qui s’est déjà mis au travail, «un projet qui fera l’objet de discussions avec le préfet, avant de remonter à Paris».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte