A partir de 20h30, le rond-point du four à Chaux accueille la 3e édition d’un festival qui embarque les instruments traditionnels pour mieux les intégrer aux musiques actuelles. Sur scène avec Diho et bien d’autres, le Martiniquais Dédé Saint Prix qui dirigera également, ce dimanche à partir de 15h, un djembé géant sur la plage du Faré.
Pour sa 3e édition, le Festival «Dzendzé Ya Shitsuva, Groove et Compagnie» change de dimension. Il intègre logiquement les journées européennes du patrimoine car l’événement s’est imposé comme un moment fort qui fait vivre les instruments et musiques traditionnelles revisités par des artistes solidement reconnus. «L’idée de ce festival est de réunir des musiciens qui ont le même rapport à la musique, qui sont portés par l’héritage et la modernité et qui aiment les instruments traditionnels», explique Fanny Cautain, d’Hakuna Matata, l’association qui organise le rendez-vous.
La tête d’affiche est le Martiniquais Dédé Saint-Prix, avec ses morceaux qui mèlent bèlè, zouk, biguine ou encore du chouval bwa. Depuis le début de la semaine, il est en résidence à Mayotte avec les autres artistes qui compose le plateau, Mwegnie Mmadi, Soundi, Abou Chihabi, Del et bien entendu Diho, qui porte ce festival… Ils devaient apprendre à se connaître car pour ce concert, ils seront aussi les musiciens les uns des autres.
«C’est la première fois que je viens à Mayotte. C’est une histoire d’amitié entre Diho et moi. Nous nous sommes rencontrés en Martinique sur ‘Tambours croisés’ et nous avons tout de suite senti que nous devions faire de la musique ensemble pour combler le vide culturel qui nous sépare», confie Dédé Saint-Prix, qui prépare la sortie d’un album personnel avec pas moins de 26 titres.
Carrefour et voyage
Ce samedi soir, sur la scène installée au rond-point du four à Chaux en Petite Terre, chacun apporte sa touche, ses influences et ses instruments. «Mwegné Mmadi et son style afro-ngoma, Abou Chihabi arrive avec le folk des Comores, Soundi le magicien du gabouss, Diho le chigoma-bluesman et Del le défenseur de la tradition», indique Hakuna Matata, autant dire un voyage porté par du funk, rock, zouk, blues et des musiques traditionnelles des Comores et de Martinique, le mgodro, le chigoma, le bèlè, la cadence…
Autre moment fort promis pour cette soirée, la prestation d’El Had qui aime faire revivre l’utende, un art poétique issu de la tradition orale mahoraise. «Il le propose avec le souffle slam mais il rêve d’enlever la musique pour emporter les gens uniquement avec la voix», confie Fanny Cautin.
Enfin, impossible de ne pas évoquer la 1ère partie, avec la restitution d’un atelier de création par des jeunes de Labattoir et Pamandzi âgés entre 12 et 18 ans, accompagnés du jeune percussionniste Yannis. «Nous avons fait des auditions pour sélectionner une dizaine de jeunes et pour le festival ils proposeront trois titres écrits et composés en à peine 2 mois en compagnie de Diho», s’enthousiasme Fanny Cautin.
Djembé géant avec le magicien des sons Saint Prix
Pour cette 3e année, ce festival est désormais porté par une association qui porte bien son nom, «Hakuna Matata» (Pas de problèmes). «Pour la 1ère édition, nous étions très satisfaits musicalement. Pour la 2e, le public avait répondu présent avec 350 personnes. On s’est dit qu’il était temps de se structurer pour ne plus travailler avec des bouts de ficelles», indique Fanny Cautain. L’association est donc bien partie pour poursuivre ses ateliers et ses animations qui ont tous comme objectif de donner à entendre, faire vivre un héritage musical avec son époque… à destination du festival.
Enfin, sachez Dédé Saint Prix ne partira pas dès qu’il sera descendu de scène. Demain dimanche, sur la plage du Faré en Petite Terre, il va diriger un Djembé géant pour lequel tout le monde peut venir avec sa propre percussion. «Je me définis comme un musicien social, je fais beaucoup d’intervention dans les écoles, les prisons, le milieu hospitalier et je suis prof de percussion et de rythme corporel», précise Dédé Saint Prix, impatient du rendez-vous. Avec lui, Hakuna matata promet «un grand drum sans frontières» avec ngoma, djembé, mbiwi, kayemba et toutes les percussions du monde qui circulent à Mayotte !
RR
Le Journal de Mayotte
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