Une grosse moitié des agents de la maison d’arrêt de Majicavo a décidé d’en bloquer l’accès ce vendredi matin. Ils demandent une prime pour l’ouverture du Centre pénitentiaire ce 5 octobre.
Les portes de Majicavo sont restées fermées ce vendredi matin: une partie des salariés revendique une prime d’ouverture d’établissement. Jusqu’à présent, les nouveaux locaux n’avaient été considérés que comme une extension de la maison d’arrêt actuelle. «Mais en rasant l’ancienne, nous devenons dans quelques jours un Centre pénitentiaire», invoque Gomis, surveillant et délégué FO.
L’intersyndicale UFAP, CGT et SNP FO se base sur des textes, «le titre II de l’arrêté du 27 février 2009 indique qu’une prime est allouée lors de la fermeture d’une maison d’arrêt pour l’ouverture d’un Centre pénitentiaire. Ce qui sera fait le 5 octobre», explique Antoinette, le délégué UFAP. Ils justifient cette prime par leur travail lors de la restructuration du quartier des mineurs, et lors des travaux lors de la nouvelle construction: «on s’est retroussé les manches malgré la poussière et les bruits de machine»…
Le ‘non’ du ministère des Outre-mer
N’ayant pas le droit de grève, ils sont une grosse soixantaine sur les 140 agents de l’établissement, à avoir choisi de manifester en bloquant l’établissement, «jusqu’à ce que nous ayons une réponse satisfaisante de la direction». Et font part de leur colère: «nous demandons aussi une explication sur le doigt d’honneur que le directeur nous a fait ce matin. C’est un manque de respect vis à vis du personnel. Pourtant, quand un ministre vient, on loue notre professionnalisme», indiquent-ils.
De son côté, le directeur Pascal Bruneau nous apprend que toute prime est prévue par décret du ministère du Budget, «avec concertation des organisations syndicales nationales. Or, nous ne figurons pas dans la liste des établissements bénéficiaires car nous ne remplissons pas les conditions». C’est en effet le discours déjà tenu par Hubert Moreau, directeur interrégional de la mission des services pénitentiaires de l’Outre-mer, par visioconférence le 23 septembre, avec les délégués syndicaux.
S’il ne veut pas commenter le geste dont l’accuse les syndicats, il regrette d’avoir été fortement conspué lors de son arrivée à la Maison d’arrêt ce vendredi.
Deux gendarmes sont postés à l’entrée, et attendent un déblocage possible de la situation vers 13h, nous disent-ils.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte