Les rotariens de Mayotte accueillent comme chaque année leur Gouverneur de district. Grand manitou régional, il vient pour une revue des troupes, mais aussi pour rappeler les axes d’action de la maison née à Chicago pratiquement avec le XXème siècle.
L’image du Rotary, c’est celle d’une institution de bienfaisance qui agit auprès des populations dans le besoin. Créé en 1905 à Chicago par Paul P. Harris, un avocat qui voulait retrouver l’esprit de camaraderie qui régnait dans les villages de sa jeunesse, si ce club s’est implanté en 1988 à Mayotte c’est grâce à… Moroni, en Grande Comore. Porté alors par Bertrand Miclo qui deviendra Gouverneur du district, rayonnant sur la grande région, en 2004, il n’a cessé de se développer.
Chapeauté par Kaiz Mamodaly, il a depuis fait des petits en donnant naissance à Mamoudzou Hippocampe, présidé par Françoise Martin, qui compte une trentaine de membres, et au Rotaract de Nadja Le Bihan pour les 18-30 ans.
Mayotte fait donc partie d’un des 530 districts, et reçoit la visite pendant 4 jours de son Gouverneur Jean-Marie Fumery. Elu pour un an, c’est malgré tout la 3ème fois qu’il vient respirer le parfum des ylangs, dont il y a dix ans en simple touriste. Il visite les trois clubs mahorais, et partage les directives de son mandat.
Et le Rotary accueillit la femme
Elles correspondent aux points-clé du rotarien modèle : agir en conformité avec la vérité, en toute loyauté, en stimulant une bonne volonté réciproque et amicale, et rendre les actions bénéfiques à tous les intéressés. Que le Rotary a pleinement mis en pratique en 1989 en acceptant les femmes dans son sérail…
Les 35.000 clubs répartis à travers le monde mettent en place des actions qui correspondent à des axes stratégiques, « parfaitement adaptés à Mayotte », commente Jean-Marie Fumery : l’éducation, l’alphabétisation, la santé de la mère et de l’enfant, la prévention des maladies, « en 1985, 160 pays étaient atteints par la poliomyélite. Notre accompagnement de l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, a permis d’éradiquer presque totalement la maladie », souligne le gouverneur de district. Le développement économique n’est pas oublié, « avec notre accompagnements des porteurs de projets vers le micro crédit ».
Dans notre département, les trois clubs lancent chaque année des actions : « distribution de cadeaux aux enfants hospitalisés, assistance à l’association de lutte contre le cancer (AMLCA), prise en charge de la scolarisation, de la restauration, de l’activité sportive d’un enfant abandonné, le petit Nasser, collecte de vêtements pour la Croix rouge Mayotte et des jeunes d’Apprentis d’Auteuil dont les frais de cantine ont également été pris en charge, collation de rupture de jeûne des enfants des rues… »
Avoir des dirigeants rotariens
« Les jeunes du Rotaract vont également organiser un forum des métiers l’année prochaine pour aider les jeunes étudiants à s’insérer dans le monde du travail, avec un test d’entretien d’embauche, des informations sur les métiers, etc. », complète Jean-Marie Fumery.
Chaque club peut compter sur un budget de 15.000 euros, correspondant aux cotisations versées par les membres, « mais aussi en levées de fond lors de galas ou de soirées à thème », explique Françoise Martin.
Il leur est possible de compter sur l’aide internationale de la Fondation des Rotary, une caisse à laquelle ils versent une contribution de 3.000 euros chaque année, et qui peut leur être rendu au presque centuple : « avec leur apport de 100.000 euros nous avons ainsi pu monter une action à Moroni au profit de l’amélioration de la santé, avec Caritas et le Centre hospitalier de Mayotte, en aménageant le sas des grands brûlés. Egalement l’aménagement des puits en eau potable à Madagascar. » Un pays où les portes leur sont naturellement ouvertes, des membres du gouvernement étant rotariens. A Mayotte, seul le sénateur Thani Mohamed Soilihi a été membre actif.
Si le Rotaract contribue à combattre une image un tantinet vieillissante, leur action envers les jeunes devrait faire mouche, « et le Rotary Hippocampe à même une page Facebook ! »
Ils commencent à sortir de gros cartons d’un entrepôt, « des livres et des jeux que nous allons remettre le 5 octobre aux scolaires du LEA Apprentis d’Auteuil. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte