Deux soirées de théâtre pour partir «dans la solitude des champs de coton»

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    Vendredi et samedi soir, la compagnie Ariart reçoit à la MJC de Kani-Kéli les Farfadets réunionnais pour 2 représentations de la pièce de Bernard Marie Koltès «Dans la solitude des champs de coton». Une histoire de rencontre et de passions.

    Emmanuel Baillet et Kristof Langromme dans la solitude des champs de coton
    Emmanuel Baillet et Kristof Langromme dans la solitude des champs de coton

    Pour la 1ère fois, la compagnie Ariart programme deux dates pour une même pièce. Il s’agit d’une création de la Compagnie Farfadet qui s’est installée pendant 4 semaines au conservatoire de Saint-Benoit (La Réunion) pour travailler un texte mainte fois joué de par le monde mais jamais mis en scène dans l’océan Indien. «Dans la solitude des champs de coton», de Bernard Marie Koltès, c’est «un dealer et un client qui se retrouvent pour un ‘Mkarara’ (commerce illégal). L’un veut acheter. L’autre veut parler avant de vendre. Ils sont partis pour se détruire mais ils vont essayer de discuter, de se comprendre… Et c’est là que commence le théâtre», résume Kristof Langromme, un des comédiens.

    Yves Tolila voulait monter cette pièce depuis longtemps. «Ce qui me plait dans ce texte c’est l’invitation au débat par l’auteur. Je trouve que le débat manque à l’échelle nationale où on passe souvent par l’affirmation», explique-t-il. «Aujourd’hui, on ne prend plus le temps d’échanger, de se parler. On est dans une société d’intérêts qui empêche la rencontre», relève le metteur en scène.

    Un public mahorais à conquérir

    Et cette pièce, c’est effectivement une histoire de rencontre entre les comédiens, Kristof Langromme de La Réunion et Emmanuel Baillet d’Avignon, le metteur en scène et bien entendu El Madjid Saindou de la compagnie Ariart qui les accueille à Kani-Kéli. Ils ont déjà travaillé les uns avec les autres mais ce projet les réunit vraiment pour la 1ère fois. «La Réunion peut apporter à Mayotte des projets et un environnement culturel très structuré mais Mayotte conserve quelque chose qui est de l’ordre du théâtre populaire avec un rapport différent avec le public dont on guette la réaction», note Yves Tolila.

    El Madjid Saindou d'Ariart en compagnie d'Yves Tolila, de Manu Baillet et Kristof Langromme
    El Madjid Saindou d’Ariart en compagnie d’Yves Tolila, de Manu Baillet et Kristof Langromme

    Il est vrai que les enjeux culturels sont bien différents entre les deux îles. Alors que le monde du théâtre contemporain se plaint de ne pas disposer de lieu à La Réunion pour travailler et créer, c’est toute la scène théâtrale mahoraise qui manque cruellement d’équipement.

    Susciter passion et vocation

    «A Mayotte, le théâtre c’est comme le football, chaque village a sa troupe mais ça ne décolle pas. Personne ne se rencontre et peut véritablement présenter son travail ailleurs», relève El Majid Saindou. «Même pour Ariart c’est compliqué de jouer en dehors de Kani-Kéli. C’est la raison pour laquelle on a choisi le théâtre de rue, comme le travail qu’on a pu présenter lors de la nocturne du salon du tourisme».

    La compagnie profite donc de la présence de la compagnie réunionnaise et des comédiens pour multiplier les actions culturelles : rencontre avec des étudiants à Dembéni et des élèves du lycée Younoussa Bamana de Mamoudzou qui viendront à Kani-Kéli, partage avec une troupe amateur de Mgombani… L’envie de continuer à proposer une programmation de qualité et de susciter la passion est toujours là… Passion et vocation. Car malgré les difficultés matérielles, les deux comédiens mahorais intégrés au Théâtre national de Strasbourg sont la preuve que les planches sont aussi faites pour les Mahorais.
    RR
    Le Journal de Mayotte

    1 COMMENTAIRE

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