Ils sont Malgaches, Mauriciens, il y a même un Polonais et une Belge. Tous ont en commun de représenter des formations de l’Océan Indien, et de se produire pour le festival Nosy Be Symphonies. Un mix «musique-tourisme» qui pourrait donner des idées à Mayotte.
C’est le deuxième Festival du nom et son concept est particulier : des musiciens classique de genres tout à fait différent, se produisent à Nosy Be dans les hôtels de standing au cours de repas et soirées huppées. Mais ils offrent en contrepartie des concerts dans les écoles de l’île malgache et sur les places publiques. Le festival est donc porté par les acteurs touristiques.
Une idée que Jacques-Martial Henry aimerait transposer à Mayotte : «Pour familiariser les jeunes Mahorais avec une musique classique qui se jouait du temps des sultans avec notamment la présence des violons. D’autre part, la musique classique jouée dans les hôtels peut attirer une clientèle haut de gamme.» Encore faut-il sur l’île des hôtels classés aux prestations à la hauteur, mais le politique est aussi à la tête d’un cabinet de gestion et d’assistance à maîtrise d’ouvrage, notamment pour sa résidence hôtelière de Combani.
Partenariat Nosy Be-Mayotte
L’année dernière, alors qu’il était encore conseiller général, il a donc proposé d’inscrire ce programme au budget de la coopération décentralisée. Ce sont ainsi 40.000 euros qui ont permis la naissance d’un partenariat entre Nosy Be Symphonies et Mayotte, qui pourrait inciter ses musiciens classiques à intégrer l’opération. L’association Musique à Mayotte a été contactée.
Sur notre île, c’est l’association pour la promotion éducative de Passamainty, dont Jacques-Marial Henry était le président, qui porte le projet avec désormais El-Anrif Hassani à sa tête.
Des morceaux courts
C’est au cinéma Alpa Joe de Mamoudzou que se produisaient les musiciens ce vendredi soir. Une salle exigeante sur le plan de l’acoustique qui incite les organisateurs à sonoriser les prestations. Deux heures qui ont régalé les oreilles de ceux qui avaient eu la chance d’avoir l’information, restée plutôt confidentielle.
Les morceaux et les instruments s’enchainent toutes les 10 minutes. C’est aussi le concept du festival qui, sans tomber dans la musique d’ambiance, permet aussi bien aux néophytes qu’aux aguerris de passer un bon moment : la valse vénézuélienne d’Antonio Lauro et le concerto pour une voix de Saint-Preux à la guitare sont suivis par le duo violoncelle-piano, mené par la marraine du festival Elzbieta Dedek, pianiste Belge d’origine Polonaise, pour des Impromptus de Chopin.
On retiendra de cette soirée quelques «best»: les voix des cigarières du Carmen de Bizet nous rappelant que «l’amour est un oiseau rebelle», la sonate au clair de lune de Beethoven et le quatuor de Camerata.
Ils n’ont pas oublié Petite Terre où ils ont joué ce jeudi. Ils se produiront ce samedi 4 octobre à 20h à la MJC de Passamainty.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte