Economies d’énergie : Testées et approuvées par l’habitant

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C’est dans un écrin de verdure que la maison blanche d’un particulier s’ouvre à nous : Jean-Claude Henry accueille les journalistes ce samedi. A une semaine de la Fête de l’énergie, l’Espace Info Energie de Mayotte a choisi de donner la parole à un particulier. On sait que l’utilisation de certains matériaux permet d’économiser sur la facture d’électricité. Mais est-ce suffisant pour motiver les propriétaires ?

Un film protecteur sous la tôle l'isole des rayonnements solaires
Un film protecteur sous la tôle l’isole des rayonnements solaires

« J’ai surtout fait des économies sur les matériaux achetés », tient à préciser Jean-Claude Henry, qui détaille, « sur un climatiseur à 1.300 euros, je n’ai payé que 300 euros ». Il s’est rendu chez EDM à Kawéni pour se renseigner sur des aides potentielles signalées par les médias locaux. Qui l’envoie vers l’Espace Info énergie, une structure hébergée par l’association les Naturalistes. C’est fin juin qu’il les contacte, et le dernier coup de peinture a été donné hier, rapide !

« Je tiens cette maison de mon oncle, elle a été construite lorsque j’avais 8 ans », explique le jeune homme de 60 ans. C’est dire le potentiel de rénovation. C’est le toit un tantinet rouillé qui l’inquiète, « enfin c’est plutôt mon ministre de femme qui s’en est préoccupée ! ».

Une tôle ancienne, mais assez épaisse pour assurer encore une bonne isolation : « les artisans ont donc posé la charpente par dessus, puis un film réflecteur, et ensuite la tôle doublée d’une feuille métallique. Une double protection, et une lame d’air qui circule. » Là encore, les prix pratiqués sont motivants : « avec une subvention de 15 euros par mètre carré, la tôle de 27 euros me revient 2 à 3 euros moins cher le mètre carré, avec une performance d’isolation accrue ». Sans trop savoir si la météo a pu donner un coup de pouce, le couple n’a pas encore utilisé la clim cette année.

Clim, chauffe-eau et led

La nouvelle toiture et le chauffe-eau solaire
La nouvelle toiture et le chauffe-eau solaire

L’économie sur les climatiseurs s’explique par le procédé économe vanté par le service Maitrise de la demande en énergie d’EDM, et que propose l’EIE, « un procédé Inverter à démarrage automatique », explique Abissi Saindou.

Tant qu’à faire et bien faire, la question de l’eau chaude s’est posée. Et le propriétaire l’avoue, il aime prendre des douches chaudes ! Il s’est donc équipé en chauffe-eau solaire, et là, même bonne nouvelle : « un chauffe-eau de 300 litres à 2.800 euros, revient à 1.200 euro. » Il a même profité d’une promo à 890 euros ! Il craque pour l’achat d’un lave linge directement connectée à l’eau chaude à 55° du chauffe-eau.

Et tout y passe : « j’ai équipé la terrasse en ampoules à led à basse consommation électrique. Je vais généraliser à l’ensemble de la maison. »

Proposer avant d’obliger

Abissi Saindou, Espace Info Energie
Abissi Saindou, Espace Info Energie

A côté, il a fait installer des gouttières sur mesure, avec filtre de saleté pour une eau évacuée vers sa cuve de 25m3, « destinée à la lessive ou au jardin. »

Ils sont une cinquantaine comme lui à avoir frappé à la porte d’EDM, qui avec son service Maitrise de la demande d’énergie (MDE) propose ses entreprises, 14, labellisées RGE (Reconnue garant de l’environnement).

La création de l’Espace info énergie a été justifiée par le potentiel d’action sur les particuliers : « ils représentent la moitié de la consommation énergétique sur l’île », rapporte Abissi Saindou. Une chance que les Naturalistes de Mayotte aient pris en charge l’EIE, qui est intégré à une ARER (Agence régionale énergie-SPL énergie) publique à La Réunion.

Il y a pourtant beaucoup à faire : « nous préparons le terrain de la future réglementation qui s’appliquera dès 2017, en particulier sur les normes thermique et acoustique », explique le représentant de l’IEI.

Cette démonstration par l’utilisation prend place au sein d’une campagne de communication qui démarre ce mois-ci sur les témoignages de particulier, « puisque nous avons laissé la terre et les feuilles de coco… Pourtant, côté isolation, il n’y avait pas mieux », lance le jeune mahorais.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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