ACTUALISATION 20h30. L’homme mis en examen a été placé en détention provisoire ce jeudi soir. Il est donc parti pour passer sa 1ère nuit à Majicavo.
17h32. C’était un des faits marquants du week-end dernier. Un agriculteur de Mtsahara avait été retenu en otage samedi à Bouyouni alors que les forces de l’ordre intervenaient dans un énième conflit lié au foncier.
Une quarantaine d’habitants du village s’en étaient pris d’abord à des cultivateurs alors qu’ils souhaitaient borner les terrains qu’ils revendiquent. Des violences avaient également été exercées contre les gendarmes et des véhicules dégradés.
Mais les choses ont ensuite pris une autre dimension. Environ 6 personnes ont tout simplement kidnappé l’agriculteur pour obtenir des gendarmes qu’ils libèrent un étranger en situation irrégulière qu’ils venaient d’interpeller.
L’homme avait été relâché au bout d’environ 5 heures sans que ses ravisseurs n’obtiennent satisfaction.
De multiples chefs de mise en examen
Le commanditaire présumé de cette action a été interpellé hier mercredi. Il a été présenté au juge d’instruction, qui décidément a eu une journée chargée, peu après 14 heures. L’homme n’aurait pas directement participé au kidnapping mais aurait donné les instructions nécessaires à son bon déroulement.
L’homme devrait être mis en examen pour violence volontaire contre des militaires de la gendarmerie, dégradation de véhicules et d’autres biens mais aussi de «complicité de séquestration d’une personne comme otage pour obtenir l’exécution d’un ordre». Pour ce seul chef de mise en examen, il risque 10 ans de prison.
L’individu est enfin poursuivi pour aide à l’entrée et au séjour d’étranger en situation irrégulière car l’homme interpellé par la gendarmerie, et dont il espérait obtenir la libération, n’était autre que la personne qu’il faisait travailler illégalement dans son champ.
Il est à noter que cet homme est un agent du conseil départemental.
L’enquête sur ces faits continue et les autres participants sont en cours d’identification.
Les faits de prises d’otage sont relativement rares à l’échelle nationale et plus encore à Mayotte. L’homme mis en cause peut tout de même compter sur des soutiens. Plusieurs personnes s’étaient en effet rassemblées ce jeudi après-midi aux abords du tribunal pour manifester leur solidarité avec lui.
RR
Le Journal de Mayotte