Lynchages de Nosy Be: les travaux forcés à vie requis contre 12 accusés

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Le procureur a requis la peine maximale. Après 3 jours d’audience où les 37 accusés de l’affaire du triple lynchage de Nosy Be sont passés, les uns après les autres, à la barre, le ministère public a requis les travaux forcés à vie pour 12 des 14 personnes poursuivies pour séquestration et assassinat. Parmi eux, un homme identifié sur une photo prise lors du lynchage et qui a reconnu hier jeudi, avoir «fait partie de ceux qui ont incendié le corps des vazahas (étrangers)».

Le Commissariat de Nosy Be
Le Commissariat de Nosy Be

En matière d’assassinat, la loi malgache ne prévoit que les travaux forcés à perpétuité. Mais avec des circonstances atténuantes, l’accusé peut bénéficier d’une peine réduite à 5 à 10 ans.
En revanche, l’avocat général s’en est remis «à la sagesse» de la cour pour les 2 gendarmes poursuivis pour non-assistance à personne en danger et pour les 23 autres personnes accusées de vandalisme ou d’assassinat.

L’audience d’hier a été marquée par le visionnage de 3 vidéos du drame, filmées ce 3 octobre 2013 par des chaînes de télévision et par l’un des gendarmes poursuivis. «On assiste ici à un cas de condamnation à mort sur la base de rumeur de pédophilie et de trafic d’organe», a déclaré André Randranto, le représentant des familles des deux victimes européennes.

Le film de la mise à mort

Ce jour-là, Sébastien Judalet, un touriste français, et Roberto Gianfala, un résident franco-italien, sont roués de coups et leurs corps brûlés sur une grande plage de Nosy Be par une foule déchaînée qui les accuse d’avoir tué un enfant sur fond de trafics et de pratiques sordides. Un 3e homme, l’oncle malgache du garçonnet, avait subi le même sort dans la soirée.

Sur ces séquences filmées, on voit les deux européens jetés à terre, frappés à coups de rondins de bois sur la tête ou encore transportés par les pieds.

Les plaidoiries de la défense ont également commencé. L’avocat des gendarmes a plaidé la relaxe. Pour lui, «les vrais responsables, ce sont le procureur général, le chef de district et le maire qui n’ont pas pris leurs responsabilités et ont tout mis sur le dos de la gendarmerie. Lors des émeutes, tous ces responsables se sont enfuis.»
Les plaidoiries doivent se poursuivre aujourd’hui et le verdict pourrait être connu dès ce soir.

www.lejournaldemayotte.com

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