« Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent et une confiance inébranlable pour l’avenir »… en citant Jean Jaurès, Nadia Berrouachdi, l’actuelle Directrice de la Caisse locale de Mayotte, synthétisait les discours de tous ceux qui allaient lui succéder au micro de cette soirée anniversaire au Faré.
Car le Crédit Agricole fêtait ses 20 ans ce vendredi soir, puisque c’est en juillet 1995 qu’était inaugurée l’agence de Cavani, « la deuxième enseigne bancaire sur le territoire de Mayotte », rappelle Aktar Djoma, le président du Conseil d’administration de la Caisse locale du Crédit Agricole, devant un parterre d’invités.
Né de sociétés coopératives de crédit régionales, le Crédit Agricole est aujourd’hui un groupe international d’entreprises aux statuts divers. Le groupe est composé de 39 banques coopératives, les Caisses régionales. Mayotte s’est dotée d’une Caisse locale, avec son propre Conseil d’administration, qui travaille sous la coupe de la caisse régionale de La Réunion.
Des clients acteurs de la banque
Outre leur image de banque coopérative, c’est du mutualisme que se revendiquent les caisses régionales du Crédit Agricole, c’est à dire la mise en commun d’expériences et de moyens pour un meilleur service. Des valeurs certainement renforcées par leur statut de société de personnes et non de capitaux, privilégiant le service avant la rentabilité. « Si l’économie sociale et solidaire a été inventée, c’est bien chez vous, qui accompagnez des projets à taille humaine », appuiera d’ailleurs le préfet de Mayotte Seymour Morsy, dans son allocution.
Autre particularité de la banque, certains clients, dit « sociétaires », 3.000 à Mayotte, ne sont pas comme les autres : ils désignent des administrateurs, approuvent les comptes de la Caisse Locale et votent les résolutions dont la rémunération des parts sociales.
En 20 ans, sont sortis de terre 2 agences, une banque mobile et 16 collaborateurs. Avec néanmoins seulement 16% de parts de marché, soit moins de deux clients sur dix. « Petits bras », raillera le préfet, enjoignant à accorder davantage de prêts, « vous le pouvez en moins d’un mois et demi », aux porteurs de projets qui accompagnent les 700 millions d’euros de cofinancement Contrat de projet et fonds européens.
Bientôt en Petite Terre et Bandrélé
La banque est mieux placée sur le marché de l’habitat, « où nous finançons un mahorais sur trois », indiquait Aktar Djoma.
Sans parvenir à ébaucher une projection de Mayotte dans 20 ans, à plus court terme c’est l’ouverture de deux point de vente en 2016 et 2017 en Petite Terre et Bandrélé, le recrutement de collaborateurs mahorais et l’accompagnement d’entreprises mahoraises, qui sont dans les cartons.
Le directeur général de la Caisse de La Réunion, Christian Valette, soulignait que son enseigne représentait « un modèle de banque pérenne, qui sait traverser les crises », mais c’est le vice-président Edy Gérard Sorres, qui apportait la touche « émotion » de la soirée, avec un discours mi français-mi créole : « Mi connais Mayotte, en a besoin agriculture, c’est la terre qui fait vivre son peuple. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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