Si l’exploitant du port de Longoni MCG a réagi très rapidement vendredi à l’énoncé du jugement d’expulsion de la SMART dans un mois, cette dernière a fait connaître sa position ce dimanche. Elle ne lâche rien. Le conseil départemental adopte lui une position plus nuancée que ces derniers jours.
Le jugement du tribunal administratif a sonné les dirigeants de la SMART. Il donne un mois à la société de manutention pour quitter le port de Longoni, à défaut de quoi elle devra payer 5.000 euros d’astreinte par jour.
Un jugement sévère à la suite duquel la gestionnaire du port Mayotte Channel Gateway (MCG) a été très prompte à réagir pour inviter la SMART à signer un contrat de manutention à ses conditions.
Ses dirigeants ont mis du temps à réagir, mais annoncent déjà utiliser «toutes les voies judiciaires de recours, cassation ou conseil d’Etat. Nous restons sur le courrier de jeudi dernier du Conseil départemental lançant un ultimatum à MCG et lui rappelant que la manutention portuaire n’était pas intégrée dans la DSP.» Chose que conteste le jugement du tribunal administratif qui indique que «la mission de MCG peut inclure la manutention».
Est-ce ce jugement, la lassitude, ou diverses pressions, le président du conseil départemental n’est plus aussi ferme, et, dans un communiqué ce dimanche, rappelle qu’il a ces derniers jours initié des rencontres en vue de l’élaboration d’un accord, et «réitère son souhait que le délai de trente jours accordé par le tribunal soit mis à profit afin qu’un accord équilibré soit trouvé entre les deux parties.»
Les 196 salariés de la SMART ne comptent pas en rester là et annoncent que les syndicats se concertent ce lundi «pour la rédaction d’un préavis de grève pour étendre à Mayotte la loi de 2012 afin d’évoluer vers un port d’Etat à Mayotte.» Parallèlement, le chef de cabinet du conseil départemental convie une délégation de salariés à une rencontre ce lundi matin au conseil départemental.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte