Les émeutes qui ont éclaté à Tsoundzou jeudi dernier sont la conséquence d’un marché des transports scolaires en pleine adaptation. Et ce sont les élèves, les habitants du quartier et les policiers qui en ont fait les frais.
En ordonnant l’allotissement du marché du transport scolaire de Mayotte en milieu d’année, le tribunal administratif a permis son ouverture à des petites sociétés, en plus de l’ancien détenteur du marché, le transporteur réunionnais Matis, qui garde un droit de regard sur l’ensemble des prestataires.
Mais tout ne tourne pas rond, comme nous l’avions titré il y a un mois exactement. Les tensions qui ont entouré la rentrée scolaire de jeudi dernier à Tsoundzou en sont le témoin: les 25 bus de 59 places ne sont toujours pas en place, et le transporteur du lot 4, «Tama ya leo na meso» de Mohamed Houlame, président du Syndicat des transports Indépendants de Mayotte, utilise toujours ses véhicules de 15 places.
A coup de rotations, et induisant des retards pour les élèves qui ont barré la route, provoquant un chaos dans lequel se sont engouffrés d’autres jeunes, probablement peu concernés par le transport scolaire, pour créer des échauffourées qui ont obligé un policier à sortir son arme de service.
Un retour aux normes pour une rentrée paisible
Les nouvelles sociétés avaient besoin d’un temps d’adaptation nous avait alors indiqué le conseil départemental, ce que réitère Jean-Pierre Salinière, le Directeur général des services du conseil départemental : «Nous leur avons laissé deux mois à compter de début septembre pour être en conformité.»
Mais des retards qui touchent l’ensemble de la facturation, les petits transporteurs n’ayant pas encore émis leurs bons de commande, ne sont pas encore payés, ce qui pourrait à terme impacter sur l’entretien du matériel. «Les bons de commande sont en cours de signature», rassure Jacques Toto, Directeur du service transports au conseil départemental.
D’autre part, les documents contractuels des véhicules, assurances, contrôles techniques, ne sont toujours pas dans les mains du transporteur Matis qui doit garantir la bonne marche de l’ensemble. Nous n’avons pu joindre Mohamed Houlame, et Madi Baco, membre du groupement, se range derrière l’avis du conseil départemental.
La cloche vient de sonner les vacances scolaires de la Toussaint pour les élèves, mais surtout l’heure de se mettre aux normes pour l’ensemble des transporteurs. Pour qu’un «Tsoundzou bis» n’assombrisse pas la rentrée, avec les risques sociaux qu’il impliquerait.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte