Plusieurs ministres étaient réunis ce jour à l’Hôtel Matignon sous la présidence du premier ministre Manuel Valls autour d’un thème unique : l’ambition du Gouvernement d’organiser le retour de l’Etat outre-mer.
Ce retour de l’Etat en Outre-mer, si tant est qu’il en fut sorti, est un petit rappel du discours du premier ministre le 11 avril dernier lors de la 5ème journée Outre-mer développement : « Depuis 2012, sous la conduite du président de la République, nous avons souhaité et organisé un retour de l’Etat dans les Outre-mer », qui a pris notamment la forme de la loi relative à la régulation économique outre-mer, dite « loi contre la vie chère », de Victorin Lurel.
La réunion de ce jour a été l’occasion de faire un tour d’horizon de l’ensemble des enjeux, économiques, sociaux, éducatifs et culturels : « Les outre-mer disposent de toutes les richesses pour y faire émerger le modèle économique du XXIème siècle, respectueux de l’environnement et de la biodiversité », soutient le communiqué de Matignon.
Rien de révolutionnaire si ce n’est que les aides fiscales à l’investissement outre-mer seront consolidées, et que la France défendra le principe d’une adaptation de certaines règles européennes aux réalités des outre-mer, notamment en matière de compatibilité de certaines aides de l’Etat.
La mission « Santé outre-mer » confiée à Chantal de Singly
Dans le secteur de l’investissement en faveur du logement social, le Premier ministre a souhaité que l’effort de simplification soit accéléré et se traduise par un allègement des formalités demandées aux opérateurs dans les procédures d’agrément. Un groupe de travail intégrant les bailleurs sociaux sera installé et devra aboutir à des propositions concrètes avant la fin du mois de novembre.
La stratégie nationale de « santé outre-mer » sera officialisée d’ici la fin de l’année sur la base des conclusions de la mission confiée à Chantal De Singly, ancienne directrice de l’Agence régionale de santé de l’Océan indien, et sur la base d’une concertation qu’organiseront à partir de novembre la ministre des Affaires sociales, de la Santé et du Droit des femmes et la ministre des Outre-mer.
Un travail interministériel sur la protection de l’enfance à Mayotte
Le point le plus important pour notre territoire est la prise de conscience de l’enfance en danger à Mayotte. Ainsi, plusieurs ministres (sans plus de précisions de Matignon) travailleront ensemble « à des mesures permettant de renforcer la protection de l’enfance à Mayotte dans le respect des compétences dévolues au Conseil départemental ». Une démarche qui tiendra compte des objectifs du projet de loi réformant la protection de l’enfance actuellement discuté au Parlement et du plan jeunesse outre-mer lancé par la ministre des Outre-mer et le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, le mois dernier.
Pour la préfecture de Mayotte, il s’agit d’établir une feuille de route du social avec le conseil départemental sur la base du rapport de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) et du défenseur des droits.
Le gouvernement a également indiqué que la chaîne France O devra figurer au prochain contrat d’objectifs et de moyens de France Télévisions.
Enfin, une réflexion associant l’ensemble des ministres concernés sera lancée sur la place que les outre-mer doivent occuper dans l’affirmation de la souveraineté nationale : surveillance des espaces maritimes, défense de nos intérêts économiques, lutte contre les narcotrafics et la piraterie, maîtrise des flux d’immigration, rôle stratégique dans la gestion et l’exploitation des ressources naturelles, protection de l’environnement.
Compte tenu de la place des récifs coralliens dans les espaces maritimes français et de leur rôle dans la biodiversité marine, le Premier ministre a dès à présent décidé de proposer la candidature de la France au secrétariat de l’International Coral Reef Initiative pour la période 2016-2018.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte