Déchets : quand les campagnes sont nécessaires mais pas suffisantes

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La réussite moyenne du tri des déchets à Mayotte est à la fois à mettre sur le compte du manque d’implication de la population, m ais aussi à une collecte des déchets insatisfaisante.

100.000 guides du tri édités pour gagner sur le combat du recyclage
100.000 guides du tri édités pour gagner sur le combat du recyclage

Une énième réunion sur le tri des déchets se tenait au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana. Organisée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), elle tentait de trouver une solution à la lente prise de conscience sur le tri à Mayotte : « sur 280 kilos de déchets par an et par habitant, l’objectif était que 5,5% soient triés, or nous en sommes à 1,3% seulement. »

En réaction, de nouveaux supports sont mis à disposition de la population : un guide, des magnets et un site dédié tri-dechetsmayotte.yt. « Nous nous sommes inspirés du baromètre des déchets d’Insidens qui indique que 66% des sondés se disent mal informés en 2015 », explique le représentant de l’ADEME. L’objectif est d’améliorer le tri pour soulager l’ISDND de Dzoumogné, censé récupérer les déchets non recyclables.

Le guide, tiré à 100.000 exemplaires, dont 40 à 60.000 envoyés par courrier, propose un état des lieux des filières existantes par déchets, et celles en cours de création : les ampoules et néons devront être remis en magasins, les batteries, dans les garages et les concessions, etc.

Ces zones où la collecte ne se fait pas

Chamsia Mohamed demande une collecte jusque dans les moindres recoins de Petite Terre
Chamsia Mohamed demande une collecte jusque dans les moindres recoins de Petite Terre

Car il faut aussi éviter au maximum les dépôts sauvages qui perdurent à Mayotte. C’est pourquoi à la rubrique « encombrants », le guide conseille de contacter les mairies. « Et les intercommunalités aussi, qui auront en 2016 cette compétence de collecte », rectifiait Chamsia Mohamed, vice-présidente de l’interco de Petite terre et déléguée au Sidevam.

Qui mettait en lumière des déficiences continues du ramassage des déchets en Petite Terre, alors que le SIDEVAM 976 en avait présenté la restructuration : « je veux bien qu’il y ait des plans de gestion des déchets et des guides, mais il y a des zones où le SIDEVAM de passe pas ! C’est inadmissible. Dites-nous s’il s’agit d’un problème de taille de camion, parce que ces personnes vont payer la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. » Le SIDEVAM indiquait se donner 15 jours pour rectifier les erreurs.

Pluies de déchets

Les représentants du SIDEVAM 976 et de la mairie de Mamoudzou
Les représentants du SIDEVAM 976 et de la mairie de Mamoudzou

Mais il s’agit d’un défi pour les municipalités sur l’ensemble de l’île. « C’est exactement pareil à Mamoudzou », soulignait justement Ben Mohamed, en charge de la gestion des déchets et des espaces verts à la mairie, « nous sommes en situation d’insalubrité. Nous n’agissons qu’en aval : des gens habitent sur les hauteurs, et la moindre pluie draine les déchets en bas. Nous réfléchissons comment collecter dans ces zones inaccessibles ».

Il déplorait par ailleurs que malgré le nombre de bacs collectifs, « nous en avons actuellement 1.000 en stock et 700 sont commandés, et parfois aussitôt incendiés dès qu’il y a une manifestation », la population ne soit pas plus coopérative, « bien que nous mettions 84 agents à disposition pour sensibiliser. »

La mairie chef-lieu se lance elle aussi dans le tri sélectif, « en touchant prioritairement les écoles ».

Pour poursuivre cette mobilisation, des Assises de l’éducation à l’environnement sont organisées par le conseil départemental au BSMA de Combani le 2 décembre.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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