Le communiqué de la gendarmerie s’intitule « La folie des passeurs/Interpellation spectaculaire d’un kwassa ».
Il était 18h10 ce vendredi 23 octobre quand l’équipage du M’Djabbar de la gendarmerie maritime repère un écho radar ressemblant à celui d’un kwassa (barque de migrants). Elle se dirige vers la pointe de Koungou, au nord de l’île, lieu privilégié de débarquement de kwassas depuis un an environ. L’embarcation est au delà de la barrière corallienne, précise la gendarmerie, et fait route à 12 nœuds.
Pour l’intercepter, le M’Djabbar se positionne au sortir de l’effondrement de la barrière, seul lieu de passage possible à cet endroit. Vers 19h, « sans se soucier des injonctions des forces de l’ordre, le pilote/passeur poursuit sa route, tentant de percuter le M’Djabbar sur son flanc gauche », indique la gendarmerie. Manœuvre qu’il réitèrera quelques minutes plus tard lors d’une nouvelle tentative d’interception. Mais les événements vont s’enchaîner: « En coupant ses moteurs et malgré son esquive, l’embarcation des gendarmes évite la collision, mais le poids de l’étrave du M’Djabbar fait enfoncer l’arrière du kwassa qui prend l’eau aussitôt ».
C’est la réactivité de l’équipage de gendarmes qui permet d’éviter la catastrophe, à lire le communiqué, puisque les 29 occupants sont rapidement sauvés alors que le kwassa commençait à couler.
A 20h20, l’hélicoptère de la section aérienne de la gendarmerie survole la zone de l’abordage afin de contrôler qu’aucun autre naufragé ne s’y trouve. Puis, un second moyen nautique de la gendarmerie, le Kondzo, est mis en œuvre afin de récupérer avec le M’Djabbar les différents matériels en flottaison. Les deux équipages organisent le renflouement du Kwassa et le remorquent jusqu’au quai Issoufali.
Placé en garde à vue dans les locaux de la brigade nautique, le passeur sera présenté le lendemain devant le magistrat en comparution immédiate puis écroué en attente du jugement.