Les hospitaliers dénoncent le «désastre sanitaire» actuel

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Journée de grève au CHM. Peu de monde à la manifestation des personnels du CHM à l’appel de la CFDT. Les grévistes sont, semble-t-il, restés chez eux. Les paramédicaux ont rejoint les praticiens hospitaliers pour faire entendre l’état de «catastrophe sanitaire» dans lequel est plongé l’hôpital à Mayotte.

Un hôpital au bord de la rupture
Un hôpital au bord de la rupture

Une centaine de personnels du CHM dans la rue. La manifestation des agents du centre hospitalier est loin d’avoir fait le plein mais les syndicats s’accordaient à dire que de nombreux grévistes avaient choisi de ne pas se rendre à Mamoudzou ce jeudi matin. «Les médecins désertent le CHM, infirmiers au bord de la rupture, Mahorais mal soignés», une des pancartes de la manifestation posait clairement les enjeux de cette journée d’action.

Du côté des praticiens hospitaliers (PH), aussi bien médecins, pharmaciens ou dentistes, le rapport de la cour des comptes avait déclenché le mouvement. Il pointait le manque de moyens face à une activité toujours plus importante avec des conséquences sur la prise en charge de patients malgré le dévouement des personnels soignants. Le syndicat des praticiens hospitaliers avait alors écrit à la direction du CHM pour revenir en détail sur les problèmes et exposer leurs exigences avant de déposer le préavis de grève pour ce jeudi.

Non-prises en charge

Une petite centaine de manifestants ce matin dans les rues de Mamoudzou
Une petite centaine de manifestants ce matin dans les rues de Mamoudzou

«Désastre», «catastrophe sanitaire», plus question de retenir ses mots face «à la non prise en charge des patients». «Tous les services sont concernés y compris les actions médicales et la médecine préventive», dénonce Sophie Olivier, vice-présidente de la CME, la commission médicale d’établissement du CHM.

Manques de moyens humains et techniques, les PH n’ont pas oublié la promesse d’un nouveau bloc opératoire faite lors de la visite de François Hollande et dont on n’entend plus parler. «Tous les projets sont bloqués à part le projet d’hôpital de Petite Terre», regrettent les praticiens. «Il faut redimensionner l’hôpital aux besoins réels de Mayotte aujourd’hui», affirme Sophie Olivier.
Et ce sont les choix en matière d’investissement dans la région qui posent problème. Alors que l’ARS a lancé de nombreuses nouvelles structures à La Réunion dont l’île avait besoin, Mayotte est en effet bien moins bien lotie… malgré une attente toujours plus forte.

"Bloc opératoire sans programmation =  Hôpital mort", une des banderoles du jour
« Bloc opératoire sans programmation = Hôpital mort », une des banderoles du jour

Quant à la question de l’attractivité, les praticiens relèvent que l’indemnité particulière d’exercice (IPE) n’est pas adaptée alors que le coût des médecins qui viennent exercer lors de missions de quelques semaines ou de quelques mois à Mayotte est toujours aussi élevé.

Les paramédicaux embrayent

Après que les praticiens aient lancé leur mouvement, la CFDT santé et la CFE CGC avaient embrayé pour faire entendre les revendications des paramédicaux. Déroulement des carrières, indexation, retraites complémentaires ou surcharge de travail, ils souhaitaient eux aussi faire entendre leur propre liste d’une dizaine de doléances. L’arrêt de la manifestation à proximité du siège de l’ARS (agence régionale de santé) à Mayotte montrait là-encore clairement leur volonté de se faire entendre des autorités sanitaires.

Ce 2e mouvement va-t-il s’installer dans la durée pour rejoindre la grève souhaitée massive du 3 novembre? Ousseni Balahachi, de la CFDT, se gardait bien ce jeudi matin de se précipiter. Il attendait un entretien avec la direction et des éléments de réponses qui pourraient être apportés à leurs griefs pour demander à sa base de se prononcer.
RR
Le journal de Mayotte

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