Le tribunal se penche sur des violences présumées d’un instituteur contre une fillette

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L'accusé risquait jusqu'à 20 ans de prison

CARNET DE JUSTICE DU JDM. Une affaire sensible a commencé son parcours judiciaire ce mercredi matin au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Le 8 juin dernier, le village de Passamainty s’était profondément ému de cette histoire. Une fillette scolarisée en classe de CM1 rentre dans sa classe en retard après la récréation. L’instituteur l’attrape par le cou et «l’étrangle», selon les mots d’Elad Chakrina, l’avocat de la famille.

Salle d'audience code pénalLa fillette est amenée chez le médecin qui lui accorde un certificat d’ITT de 7 jours après avoir constaté une entorse cervicale et «des traumatismes physiques graves pour une enfant aussi jeune». L’association le village d’Eva monte au créneau pour dénoncer les faits. La famille porte plainte le 12 juin pour violence aggravée.
Le vice-rectorat réagit et suspend l’enseignant contractuel qui est visé par la procédure.

L’affaire est sensible car elle est plus complexe qu’il n’y paraît. Si, du côté de la famille, on dénonce le comportement de l’enseignant dont des témoins pointeraient des actes violents, de l’autre Me Eric Hessler, l’avocat de l’instituteur, livre un autre portait de son client. «L’enseignant contractuel était bien noté par sa hiérarchie et n’a jamais été confronté à des incidents de cette nature», affirme-t-il.

Des peines lourdes encourues

Et l’avocat de pointer la procédure classée sans suite par le parquet. De même, la procédure administrative qui avait conduit le vice-rectorat à suspendre l’intéressé à titre conservatoire, a finalement conclu en faveur de sa réintégration. «Il s’est plié à des expertises psychologiques et à une enquête. Depuis, il a depuis repris ses fonctions normalement en l’absence d’éléments contre lui», précise Me Hessler.

Et de fait, le dossier qui se retrouvait en début d’instruction ce mercredi était le fait de la seule famille qui poursuit l’enseignant. Ce qui l’a conduit à assumer une provision de 300 euros pour que l’affaire soit jugée sur le fond.
Depuis, la petite fille «a du mal à aller à l’école, elle a peur», affirme Me Chakrina malgré un changement d’école. Ses parents l’ont depuis scolarisée dans une autre école primaire de Passamainty.

L’affaire sera instruite par la cour le 23 mars 2016. Le contractuel risque 3 ans de prison et 45.000 euros d’amende.
RR
Le Journal de Mayotte

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