MCG/SMART: le conseil départemental reprend la main

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Face à un port bloqué par son manutentionnaire, le préfet avait agi sur l’urgence indiquant dans un courrier reprendre les rênes et en soumettant les conditions. En réaction, les président(e)s respectifs de MCG et du conseil départemental, écrivent eux aussi…

Soibahadine Ramadani se sent légitime pour régler ce conflit, au moment où Seymour Morsy avait pris la main
Soibahadine Ramadani se sent légitime pour régler ce conflit, au moment où Seymour Morsy avait pris la main

Le management du représentant de l’Etat est censé relancer le dialogue tripartite Conseil départemental, propriétaire du port, Mayotte Channel Gateway, la gestionnaire par délégation, et la SMART, l’entreprise de manutention dont elle a obtenu l’expulsion au 12 novembre.

En réaction, MCG a d’ailleurs transmis le 4 novembre dernier de nouvelles pistes de réflexion pour recruter les agents de la SMART, et ainsi pouvoir bénéficier de la défiscalisation. Elles vont de leur mise en disponibilité de leur entreprise pendant 5 ans, à leur démission pure et simple en passant par la création d’une SCOP, une société coopérative de manutention « à l’exemple de La Réunion qui a choisi de travailler 24h/24 », explique Ida Nel, la responsable de MCG, dans cette note au préfet Seymour Morsy.

Le lendemain, le 5 novembre, Soibahadine Ibrahim Ramadani, président du conseil départemental, toujours en réaction à l’action préfectorale, a transmis à Ida Nel un courrier dans lequel il ne se pose de nouveau plus simplement en arbitre. Et rappelle quatre règles de base dans ce Courrier du président Ramadani à Ida Nel

Pas d’exclusivité de manutention

Chargement de containers à Longoni

Notamment que tout protocole d’accord engage de fait le département et nécessite donc son accord exprès, mais rappelle surtout à Ida Nel que rien ne peut laisser penser que MCG bénéficie d’une exclusivité au titre de la manutention, avec la possibilité de la déléguer à d’autres entreprises de manutention. Il y est aussi question des tarifs d’outillages qui ne peuvent apparemment être révisés unilatéralement par MCG.

Si de son côté, Seymour Morsy garantit l’absence d’expulsion pour peu qu’un accord soit trouvé, le président du conseil départemental met en garde : faute d’accord trouvé dans les délai impartis par le tribunal administratif, et l’on s’y approche à grand pas, il adoptera « de façon unilatérale le règlement d’exploitation du port », et fixera « les conditions d’exercice de l’activité de manutention sur le port. »

En plus du duel MCG-SMART, on assiste donc à une surenchère de maîtres de cérémonie entre le préfet et le conseil départemental. Seymour Morsy souhaitait relancer les échanges, il n’aura jamais été aussi bien entendu…

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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