Les organisations syndicales sont mécontentes des discussions avec la ministre des Outre-mer. Sur la place de la République, l’intersyndicale et la base appellent à des blocages immédiats de la barge et de lieux stratégiques.
ACTUALISATION 11h30. Le ponton de plaisance de Mamoudzou est également bloqué. Les manifestants veulent empêcher la ministre de rejoindre Grande Terre où elle doit participer à un certain nombre d’événements dans l’après-midi.
11h04. «C’est du foutage de gueule ! Il faut de l’action et il faut agir maintenant! Pour Mayotte, le changement, ça doit être maintenant» Hamidou El Anziz de Force ouvrière était sûr d’emporter avec lui la Place de la République peu après 10h30.
Les représentants de l’intersyndicale rendaient compte à la base des échanges avec la ministre des Outre-mer du début de la matinée. Avant de retrouver les manifestants, Rivo du SNUipp avait la tête des mauvais jours en sortant des 2h30 de discussions avec la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin, le cabinet ministériel et les représentants de l’Etat à Mayotte.
La presse qui n’a été autorisée à rester que quelques secondes avant le début de la rencontre et n’a pu que constater le climat extrêmement tendu dans lequel s’engager les échanges.
Des syndicats mécontants
A la sortie, dans le détail, sur la prise en compte de l’ancienneté des carrières, la ministre annonce des avancées. Les carrières seront prises en compte à 100% depuis 2009. Mais ce n’est pas suffisant pour les organisations syndicales qui sont unanimes pour dénoncer la mesure. «Le dossier est toujours bloqué», dénonce Thierry Wuillez du SNES-FSU.
«La conseillère de la ministre a fait savoir qu’ils l’ont budgétisé et que ça ne passe pas. L’UNSA considère avoir été partiellement entendu mais on demande toujours à ce que le dispositif de rattrapage soit déployé sur sa totalité», fait valoir Eric Hourcade.
« Pas d’avancées »
Sur le dossier du code du travail, George Pau-Langevin s’est rangée au calendrier établi par le préfet avec une mission dépêchée de Paris au mois de décembre. Les syndicats de salariés ne sont pas satisfaits. La CGPME compte sur ce timing pour «mettre en place un bon outil pour le patronat et les salariés», indique Saïd Bastoi.
Concernant l’attractivité, la ministre aurait reconnu des «anomalies» indique la FSU. Les syndicats attendent de voir ce que cela pourrait donner dans de nouveaux échanges avec le cabinet de la ministre prévue ce soir après 18h00. Mais sur l’indexation, le gouvernement veut attendre la fin de la montée en charge à 40% et l’étude de l’INSEE sur les prix prévue fin 2016 pour rouvrir un éventuel chantier.
Enfin sur une question plus précise concernant l’éducation nationale, l’UNSA se montrait très mécontente alors que l’organisation appelait à la grève ce mardi pour l’ensemble des personnels. «Tous les ministères mettent en place ce qui a été décidé le 27 mai dernier sauf le ministère de l’éducation nationale», dénonce Eric Hourcade. «Le principe de base serait de faire en sorte que les agents aient une parfaite visibilité sur la façon dont on renouvelle un engagement à Mayotte. Et nous n’avons pas de réponse. Si on continue comme ça, ca sera le bordel à la rentrée prochaine. On n’aura pas 40% de contractuels mais 70%».
Durcissement « maintenant ! »
Au final, le sentiment majoritaire parmi les organisations syndicales de salariés était celui de Thierry Wuilliez à la sortie de la réunion: «Les réponses du gouvernement sont des non-réponses avec une myopie sur la situation de Mayotte en général et de la fonction publique à Mayotte en particulier.
C’est cet état d’esprit que les représentants de l’intersyndicale ont transmis aux 800 manifestants qui les attendaient, à leur retour de Petite Terre, sur la place de la République.
«J’ai l’impression qu’on a utilisé tout le Français qu’on avait dans nos dictionnaires… On se gratte la tête et on ne sait plus quoi faire!» a fait valoir Rivo place de la République. «De l’action», a répondu la base.
L’appel au durcissement du mouvement a été immédiat. Les manifestants ont rapidement quitté la place de la République pour bloquer les rotations de la barge. Celle qui devait arriver vers 10h50 à Mamoudzou en provenance de Petite Terre a fait demi-tour.
Les ronds-points pourraient également être rapidement bloqués comme celui de la barge qui est déjà paralysé.
Les grévistes promettent également une journée de jeudi faite de blocages multiples.
RR
Le Journal de Mayotte
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