Les produits de la terre donnent une vie et des couleurs au pâle terre-plein de Mtsapéré pour les trois jours de ce 3ème Salon de l’Agriculture. Le dernier s’était tenu en 2011 et son succès avait laissé un public sur sa faim depuis.
Cette édition 2015 réunit 52 stands: le visiteur pourra y trouver aussi bien un plan de vanille que le tracteur pour son champ, en passant par l’objet de déco en artisanat ou la petite confiture du matin. Seul bémol, la grève générale aura refroidi les éleveurs : « ils ont hésité à déplacer des animaux de 800 kilos pièce sans la garantie d’une arrivée sereine à Mamoudzou », explique un peu déçu Mouslim Payet, le président de la CAPAM, la Chambre d’Agriculture, de la Pêche et de l’aquaculture de Mayotte.
Il inaugurait le Salon ce vendredi à 14h : « qui va nous permettre d’exposer aux mahorais notre savoir faire à travers nos produits. Il faut aussi inciter les jeunes à se lancer dans ce secteur ».
En misant sur les fonds européens
Le Salon de tous les risques aussi pour la CAPAM : « c’est un budget de 300.000 euros que nous n’avons pas, pour lequel nous avons ciblé les fonds européens. Il nous sera donc remboursé à 80% mais entretemps, il faut se couvrir. Un reproche que nous fait l’Etat qui nous avait pourtant incité l’année dernière à organiser une édition, un risque que nous estimions trop élevé ». Ils l’ont lancé cette année avec l’accompagnement du conseil départemental.
Et cette année, le Salon accueille la Conférence du Programme international « Dialogue entre agriculteurs ». Des professionnels de toutes les nationalités sont accueillies : Mozambicains, Comoriens, Anglais, Kényans, Rwandais, Indiens, Malgaches. L’objectif est d’échanger les expériences et les savoirs faire pour parvenir à une structuration des filières à Mayotte.
Des conférences, organisées par le centre de formation DAESA, sont proposées, avec des intervenants toute la journée sur un thème précis par jour : ce samedi « Transformation et distribution sur un marché solidaire et loyal », « loyal » s’entendant dans le sens d’une production correspondant strictement à la demande, et dimanche « L’agriculteur façonneur du paysage et gardiens des richesses naturelles ». Elles se poursuivent en soirée à Acoua où les conférenciers sont hébergés.
Plusieurs partenaires du monde agricole sont également présents, et un château gonflable est ouvre ses bras aux enfants.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte