Le bilan des attentats commis à Paris s’est encore alourdi. Alors que les investigations progressent, les mesures de sécurité sont encore renforcées et les questions sur les conséquences de cette nuit d’horreur sont nombreuses. Le point ce dimanche matin.
La Marseillaise avant une représentation de la Tosca au Metropolitan Opera de New York ou encore avant un match de basket de la NBA aux Etats Unis, des rassemblements spontanés à Montréal, Sydney ou Londres et partout des bougies aux fenêtres ou déposés en des lieux symboliques, avec le mot-dièse #unebougiepourparis qui relaie la démarche sur les réseaux sociaux… La vague d’émotion planétaire ne retombe pas après les attentats commis dans la nuit de vendredi à samedi à Paris.
Ce dimanche matin, le bilan a été revu à la hausse. Il est de 129 personnes décédées, et de 352 personnes blessées parmi lesquelles 99 en état d’urgence absolue. Il reste donc malheureusement encore provisoire.
Plusieurs étrangers font partis des victimes: au moins trois ressortissants belges, un Espagnol de 29 ans (décédé au Bataclan), un Portugais de 63 ans (Stade de France), deux Roumains, un Britannique, deux jeunes sœurs tunisiennes, une Chilienne (la nièce de l’ambassadeur), deux Algériens (une femme 40 ans et un homme de 29 ans), une étudiante américaine de 20 ans.
La presse malgache relaie également l’inquiétude de la communauté de la Grande Île à Paris alors que plusieurs de ses membres manquent à l’appel.
Trois équipes coordonnées
Ces attentats ont été menés par «très probablement» trois équipes très coordonnées, a indiqué François Molins le procureur de la République de Paris.
Un des assaillants, né à Courcouronnes dans l’Essonne, était fiché S en 2010 pour radicalisation. Trois hommes, inconnus des services français, ont été interpellés en Belgique, un pays qui est en première ligne. Des voitures utilisées par les terroristes y étaient immatriculées. Plusieurs opérations de police se poursuivent dans le pays comme en France avec des proches de terroristes présumés qui sont entendus.
L’Etat islamique a revendiqué l’attaque dans un communiqué en plusieurs langues dont le français. Une version sonore a aussi été diffusée. «Cette attaque n’est que le début de la tempête» indique le message.
Des mesures de sécurité
Pour la 1ère fois sous la Ve République, un deuil national de trois jours a été annoncé par le président de la République. Les drapeaux sont en berne à Mayotte, comme sur l’ensemble du territoire national.
Du côté de la sécurité, partout des mesures sont prises. C’est le cas à Mayotte et à La Réunion, c’est évidemment encore plus vrai à Paris et dans sa région ou la préfecture de police annonce que les manifestations sur la voie publiques sont interdites jusqu’à jeudi. Avec l’état d’urgence, de nombreux concerts sont annulés, comme celui de U2 qui devait se tenir à Bercy et être retransmis en direct sur une chaîne payante américaine (HBO). Les membres du groupe se sont joints aux milliers d’anonymes qui ont déposé quelques roses devant le Bataclan hier samedi soir.
Les établissements scolaires et universitaires d’Île-de-France, qui étaient fermés ce samedi, ouvriront lundi matin.
Quelle réponse?
François Hollande qui parle d’un «acte de guerre commis par Daech» s’adressera au parlement réuni en congrès à Versailles ce lundi. «Nous répliquerons coup pour coup pour détruire Daech, pour détruire cette armée terroriste», a pour sa part affirmé Manuel Valls au journal de 20h de TF1. Il annonce vouloir « déchoir de la nationalité ceux qui bafouent l’âme de la France ».
Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian a indiqué dans un entretien au Journal du Dimanche que la France allait viser «l’ensemble des capacités» du groupe Etat islamique, aussi bien les centres d’entraînement que les terminaux pétroliers qu’il contrôle.
Une réaction qui se prépare et qui va devenir une question centrale, en France mais pas seulement dans les heures et les jours qui viennent. Aux Etats-Unis, déjà, le débat entre les candidats démocrates aux Primaires s’est focalisé sur le terrorisme la nuit dernière. Et c’est finalement la Une du journal britannique The Independant qui résume assez bien les interrogations de ce dimanche matin: «Comment cela a-t-il pu arriver, et que se passe-t-il après?»
RR
Le Journal de Mayotte