Comme en 2013, l’Autorité de la concurrence accuse et condamne SFR pour pratiques abusives sur les appels passés vers ses concurrents. Il s’agit cette fois de la clientèle professionnelle.
On se souvient que SFR, et sa filiale réunionnaise SRR, avaient été condamnées par l’Autorité de la concurrence à payer en 2013 prés de 45,9 millions d’euros d’amende, pour avoir, exagéré les tarifications sur les appels passés vers ses concurrents, au regard des coûts qu’elles supportaient. Les communications étaient notamment jusqu’à 26 centimes plus chères à Mayotte.
La même autorité condamne les même SFR et SRR à une amende de 10,7 millions d’euros pour « avoir mis en place et maintenu, pendant 12 ans à La Réunion de 2000 à 2013, et 6 ans à Mayotte, de 2007 à 2013, des écarts de prix abusifs entre les appels passés vers d’autres clients du réseau de SRR (« on net ») et ceux, tarifés plus chers, émis vers les réseaux de ses concurrents (« off net ») », à destination de sa clientèle professionnelle. »
A titre d’exemple, sur son forfait professionnel « Flotte », « les écarts de prix entre appels du réseau et des concurrents s’élevaient à 21,2 centimes d’euros sur l’ensemble de la période, alors que les coûts supportés ont été au maximum de 6,24 centimes », souligne l’Autorité.
Qui précise que « les écarts de prix à La Réunion ont pu être jusqu’à 10 fois supérieurs aux écarts de coûts. A Mayotte, ils ont représenté jusqu’à près de 3 fois les écarts de coûts », incitant les professionnels à souscrire les offres SFR-SRR.
L’Autorité de la concurrence dénonce ces abus qui ont occasionné des frais supplémentaires à des entreprises déjà étouffées par des « surcoûts spécifiques qu’implique l’insularité ».
A.P-L.
Le Journal de Mayotte