Le dernier contrat de ville était pour Mtsangamouji : un challenge à compétences

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Mtsangamouji vient de se doter de l’outil de prévention de la délinquance et d’accompagnement des jeunes mis à disposition pour les communes, et appliqué en partenariat avec le conseil départemental et l’Etat.

Issa Issa Abdou, Saïd Maanrifa Ibrahima, Seymour Morsy, Guy Fitzer lors de la signature du contrat de ville
Issa Issa Abdou, Saïd Maanrifa Ibrahima, Seymour Morsy, Guy Fitzer lors de la signature du contrat de ville

Avec Mtsangamouji ce mercredi, l’ensemble des contrats de ville pour les 17 communes de l’île auront été signés. Il s’agit de mettre en synergie les acteurs intervenant dans leur développement : l’État, la commune, le Conseil Départemental, les associations, les habitants et les acteurs institutionnels.

La mairie de cette commune du nord ouest de Mayotte était donc en fête, puisque le maire Saïd Maanrifa Ibrahima accueillait les vice-présidents du conseil départemental Issa Issa Abdou et Ben Issa Ousseni, l’inattendu préfet Morsy dont l’avion en provenance de métropole s’était posé une heure auparavant, et le sous-préfet en charge de la cohésion sociale et la Jeunesse Guy Fitzer.

Si Mtsangamouji jouait les petites dernières, c’est que ses élections municipales s’étaient rejouées, confirmant récemment le maire à son poste. Qui tenait un discours volontaire, rappelant que « Mtsangamouji et Chembenyumba ont été retenus quartiers prioritaires, faisant de la signature de ces contrats de ville un contexte particulier. »

95% de la population doit être accompagnée

Saïd Maanrifa Ibrahima : "En dehors de l'aspect financier, il faut une synergie commmune"
Saïd Maanrifa Ibrahima : « En dehors de l’aspect financier, il faut une synergie commune »

Issa Issa Abdou rappelait toute la portée politique de tels contrats, « qui doivent œuvrer pour la paix et éradiquer la violence gratuite, comme on l’a vu encore hier avec notre collègue conseiller départemental. Ils seront portés au niveau du département par une commission qui intègre la politique de la ville comme thématique supplémentaire », et donc de nouveaux financements.

Après un « salam alekum ! » appuyé, Seymour Morsy, dont la politique de la ville est un des dadas, rappelait que 95% de la population était concernée par cette thématique. « Je reviens de Paris ou le ministère de la ville a salué les efforts faits pour associer une population qui doit s’approprier les actions de ces contrats de ville. »

Pas de copier-coller, certifiait le représentant de l’Etat. Les priorités de la commune de Mtsangamouji ont été définies à partir d’un diagnostic territorial, reprenant les besoins des villages. Le contrat de ville respecte les trois piliers habituels, Cohésion sociale, Développement économique et emploi et Cadre de vie et rénovation urbaine, tout en déclinant ses propres objectifs*.

Budget contraint

Elus et population ont répondu présents
Elus et population ont répondu présents

Mtsangamouji, c’est 6.314 habitant, répartis sur 3 villages, dont plus de 5.900 sont concernés par une politique d’accompagnement. « Nous connaissons les mêmes problèmes d’insécurité, de phénomène de bande et d’errance des jeunes que les autres communes », nous confie le DGS Tamimou Abdillah.

Comme nous l’avions souligné, les axes définis dans les contrats de ville peuvent coller à la réalité autant qu’ils peuvent, il faut des hommes et femmes pour les décliner. « Nous allons recruter un coordinateur du Conseil local de prévention de la délinquance (CLSPD) et un adulte relai », précise Mouhamadi Ali Mdallah Toumani, Chargé de mission politique de la ville. C’est peu, alors que la commune connaît les problèmes d’échec scolaires, d’explosion du chômage et une hausse des actes de délinquances », comme le soulignait le maire. Mais c’est difficile de faire autrement, « avec notre budget contraint », appuie le DGS.

On en revient toujours au financement des communes que Paris devra bien finir par trancher sans quoi des outils, aussi bien pensés soient-ils, seront mal ou pas utilisés.

Le contrat de ville signé en cette mi décembre commencera à être décliné en 2016 précise le chargé de mission.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

*Ainsi à Mtsangamouji, les priorités seront notamment données à, en termes de :
Cohésion Sociale :
Permettre aux élèves d’apprendre dans de bonnes conditions
Impliquer davantage les parents dans le suivi de la scolarité de leurs enfants, et cela dès le 1er degré
Accompagner la jeunesse à s’épanouir pour devenir des citoyens responsables
Favoriser la coordination dans la mise en œuvre de projets entre la commune, l’État, le Conseil Départemental et les associations
Accompagner les publics vulnérables avec une attention particulière portée aux familles
Développer la prévention, l’accès à l’offre de soins et l’accompagnement social
Prendre en compte les problématiques de santé environnementale
Développer des actions à l’intention des jeunes exposés à la délinquance, avec un accent particulier sur la prévention de la récidive
Favoriser la prévention des violences faites aux femmes et des violences intrafamiliales
Développer des actions concourant au maintien de la tranquillité publique

Développement Économique et Emploi :
Soutenir les entreprises installées sur le territoire
Mettre en lien les entreprises ou les associations locales avec les jeunes sortis du système scolaire sans diplôme ou sans qualification
Favoriser la mobilité des jeunes pour suivre une formation

Cadre de vie et rénovation urbaine :
Déployer le PCLHI
Lutter contre l’insalubrité et toutes les maladies vectorielles

Ingénierie, ressources humaines, formation :
Mettre en place des indicateurs et des études, favorisant la création de connaissances territorialisées

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