Ce sera un cadeau de Noël… pour 2016. Lors d’une conférence CCI en début d’année, son chiffre et la majuscule associée avaient été soufflés : la 4G arriverait bientôt à Mayotte. Depuis, ça traine, et dans tous les DOM. Les changements d’opérateurs téléphoniques dans la zone n’ont pas arrangé les choses. Ericka Bareigts, Ibrahim Aboubacar et Thani Mohamed Soilihi ont rencontré le DG de l’Arcep.
Succédant logiquement à la 3G, la 4G garantit un débit internet 3 fois plus rapide que la moyenne à Mayotte. Facile à comprendre : un film basse définition sera chargé en 6 heures avec le bas débit, comme c’est encore le cas dans le sud notre île, en 46 minutes en haut débit (2Mgbs) et en 56 secondes avec le très haut débit (100 Mgbs).
Les ministères de l’outre mer, de l’économie numérique et l’Arcep (Autorité de régulation des télécommunications) avaient annoncé le lancement de candidatures dans les DOM d’ici fin juillet 2014. Depuis, plus rien. Et récemment, c’est 2017 qui avait été annoncée. Même écho du côté réunionnais. Une inégalité avec les territoires voisins, puisque la 4G est utilisable à Maurice et Madagascar.
Ce qui a incité Erika Bareigts, présidente du conseil départemental de La Réunion, à se rendre en compagnie du député Mahorais Ibrahim Aboubacar et du sénateur Thani Mohamed Soilihi, à Paris pour rencontrer ce 16 décembre Christian Guenod, le Conseiller de la Secrétaire d’Etat chargée du numérique, lors d’une réunion sur l’« Encadrement des tarifs d’appel mobile entre l’outre-mer et la métropole et l’attribution des licences 4G ». Une rencontre en présence de Benoît Loutrel, Directeur général de l’ARCEP pour évoquer l’attribution des fréquences 4G en Outre-mer et des frais d’itinérance.
Une troisième entité face à Orange et SFR
« En outre-mer, la 4G s’implantera dès juin 2016, et en décembre à Mayotte », rapporte le sénateur Thani Mohamed au JDM.
C’est un problème de concurrence qui freine chez nous, l’Arcep ne voulant pas d’un seul duopole Orange-SRR (SFR). Le rachat en cours d’Outre-mer télécom par le groupe Hiridjee (qui contrôle l’opérateur malgache Telma), ne serait pas une garantie suffisante, et une nouvelle entité pourrait sortir des cartons.
D’autre part, les bandes de fréquence sont moins larges qu’en métropole, des investissements sont nécessaires, notamment en débit montant, pour les envois de fichiers.
La contrainte du roaming (l’itinérance) a été abordée, qui surfacture les ultramarins qui consomme leur forfait en métropole : « l’amendement mettant fin au roaming a été voté par le Parlement. D’ici janvier 2016 (donc dans quelques jours, ndlr…), les opérateurs devront s’organiser pour y mettre fin », explique le sénateur mahorais.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte