En attendant le Zika, la dengue nous offre une accalmie

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L'Aedes albopictus qui véhicule la dengue et le chikungunya (Crédits photo : ARS OI)

Le calme sur le front des moustiques. Alors que les spécialistes attendent les 1ers cas du virus Zika dans notre région pour les semaines qui viennent, la dengue se montre particulièrement clémente en ce début de saison des pluies à Mayotte. L’OMS publie une étude sur son expansion phénoménale dans le monde.

L'Aedes albopictus qui véhicule la dengue et le chikungunya (Crédits photo : ARS OI)
L’Aedes albopictus qui véhicule la dengue et le chikungunya
(Crédits photo : ARS OI)

L’information est difficile à croire : avant 1970, les épidémies de dengue sévère n’avaient frappé que neuf pays dans le monde. Près d’un demi-siècle plus tard, la maladie est présente dans l’ensemble des zones tropicales et même au-delà. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui vient de lui consacrer une étude constate que «l’incidence de la dengue a progressé de manière spectaculaire dans le monde entier au cours des dernières décennies» alors que le nombre de cas est largement «sous-notifié», estime l’institution.

Transmise par les piqures de moustiques Aedes infectés, la dengue provoque des symptômes comparables à la grippe. On la surnomme parfois le «petit palu» et il faut tout de même s’en méfier car dans sa forme sévère, elle peut entraîner la mort. Si la maladie poursuit son expansion planétaire, c’est que son vecteur, le fameux moustique Aedes Aegypti ou Albopictus, continue de s’installer dans de nouvelles zones.

Une maladie endémique dans une centaine de territoires

L’OMS estime à 390 millions les cas de dengue chaque année dont 96 millions présenteraient des manifestations cliniques, quelle que soit la gravité de la maladie. Au total, 3,9 milliards de personnes, dans 128 pays, sont exposées à l’infection par les virus de la dengue… dont les Mahorais.

Les zones les plus concernées peuvent maintenant compter sur le 1er vaccin du genre mis au point par le laboratoire français Sanofi-Pasteur. Il débute sa commercialisation et le Mexique et les Philippines sont les premiers pays à le proposer.

L'affiche de l'alerte "Dengue" diffusée par l'ARS en début d'année 2014
L’affiche de l’alerte « Dengue » diffusée par l’ARS en début d’année 2014

Car la dengue est devenue endémique dans plus de 100 pays et territoires dont Mayotte même si elle se fait assez discrète actuellement chez nous. Après une petite épidémie en 2014 –probablement contenue grâce aux efforts reconnus de l’ARS- le nombre de cas retrouve ses moyennes: une quasi absence de malades pendant la saison sèche et quelques cas importés voire autochtones pendant la saison humide. Actuellement, la maladie est absente des recherches effectuées sur les cas suspects au CHM, à tel point que le dernier patient diagnostiqué remonte à près de 4 mois.

Le Zika attendu

Mais déjà, les regards sont captés par un autre virus, dont les effets sont assez proches même s’ils sont plus marqués et avec des éruptions de boutons en plus : le zika. Il promet de battre tous les records de propagation à l’échelle du globe. Lui aussi se transmet par les moustiques et il semblerait qu’une transmission sexuelle ait été mise en évidence.

 Le virus Zika dans le monde En mauve les pays avec des cas avérés en achuré les zones où des cas suspects incitent à des recherches poussées (Source: OMS)

Le virus Zika dans le monde En mauve les pays avec des cas avérés en achuré les zones où des cas suspects incitent à des recherches poussées (Source: OMS)

Il a lourdement frappé la Polynésie française et plus largement l’ensemble du Pacifique il y a quelques mois. Il vient d’être signalé au Brésil, en Guyane et dans les Antilles. Sera-t-il bientôt dans l’océan Indien ? Il y a de fortes chances. A La Réunion, on commence à le rechercher sur des cas très ciblés. A Mayotte, l’ARS n’a pas encore pris sa décision. Car si ce diagnostic est utile pour connaître la diffusion de la maladie, il a un coût qui n’est pas négligeable. Probablement un peu plus de 10.000 euros s’il était mis en œuvre à Mayotte (avec un nombre de cas recherché dans la moyenne).

Si l’investissement serait donc utile pour la connaissance, mais il ne le serait peut-être pas pour les patients. Car son diagnostic n’a le plus souvent pas d’influence sur le traitement : il n’y en a pas ! Comme la grippe, paracétamol et repos sont les meilleurs remèdes pour les formes les plus courantes.

La dengue se serait-elle placée en veille pour faire honneur à son nouveau cousin ? Réponse à Mayotte dans quelques semaines.
RR
www ;lejournaldemayotte.com

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