Les 4 hommes suspectés d’avoir passer une avocate à tabac au début du mois de septembre n’ont pas obtenu leur remise en liberté conditionnelle. L’instruction du dossier continue.
«L’instruction de ce dossier est encore en cours et risque de durer un certain temps», souligne le président, Olivier Froment. L’argument a douché les espoirs des quatre détenus de cette affaire qui demandait une mise en liberté conditionnelle devant la chambre de l’instruction de La Réunion ce mardi.
Les faits remontent au 2 septembre dernier, dans un cabinet d’avocats des hauts-Vallons. Selon l’enquête, les quatre hommes, âgés entre 25 et 30 ans, attendent Me Sylvie Sevin dans le hall de l’immeuble. Cependant, ce n’est pas elle mais l’une de ses collaboratrices qui entre. Les agresseurs se jettent sur la jeune femme et lui assènent de nombreux coups.
«On voit qu’ils ont vraiment la trouille, ils disent n’importe quoi. Ils ont été commandités, payés. Ce sont des méthodes mafieuses. Ils ont quitté la Réunion pour agresser une avocate qu’ils ne connaissent même pas», affirme l’avocat général. Vincent Le Pannerer, souligne la question d’un commanditaire toujours non identifié, qui aurait payé ces deux Réunionnais, ce Mahorais vivant à La Réunion et un quatrième Mahorais vivant dans notre département. «Ils n’ont pas de domicile à Mayotte pour la plupart. Il y a un risque de non-représentation». Mis en examen pour «violences aggravées», ils ont été placés en détention provisoire à la prison de Majicavo. Tous ont présentent plusieurs mentions à leur casier judiciaire.
Les policiers ont très vite eu la conviction que le mobile de l’agression de l’avocate n’avait rien de crapuleux mais relevait plutôt du règlement de comptes. Le nom de l’entrepreneur Guito Narayanin ressortirait de l’enquête : il serait suspecté d’être le commanditaire. En effet, son nom apparaitrait dans l’enquête sur les quatre malfrats et il s’avère que l’avocate visée assiste Frédéric d’Achery dans l’interminable contentieux, démarré en 2006 avec Guito Narayanin, lié à l’exploitation de la carrière de Kangani. Mais rien ne permet, à ce stade, d’affirmer que l’entrepreneur est bel et bien derrière cette violente agression.
L’avocat des quatre détenus, Me Saïd Larifou, se trouvant hors du département, avait demandé un renvoi. Mais celui-ci n’a pas été accordé et les magistrats ont statué en son absence et les 4 détenus sont retournés à Majicavo.
Le JDM
avec le JIR