CARNET DE JUSTICE DU JDM. Le 19 novembre dernier, le JDM vous racontait l’histoire d’un jeune homme qui avait eu l’idée fumeuse de s’évader la veille de sa libération. Il bénéficiait d’une mesure de placement extérieur, un aménagement de peine pour suivre une formation tout en achevant sa période de détention. L’impatient avait faussé compagnie à ses surveillants pour aller voir «si (sa) mère allait bien», avait-il justifié. Problème : la femme vit sur Petite Terre, une partie du département où la justice lui avait interdit de se rendre. Il avait écopé d’une révocation d’un mois de sursis et était reparti à Majicavo.
Et voici le gaillard de retour à la barre. Il était jugé en comparution immédiate, ce vendredi, pour un vol avec violence commis ce mardi… en Petite Terre.
Entretemps, le garçon a purgé sa peine, jusqu’au bout. Il est ressorti libre de la maison d’arrêt le 11 décembre mais l’interdiction de prendre la barge était toujours valable. Elle remonte à une condamnation de 2013 pour des violences avec arme, la 3e mention sur son casier qui en compte 5.
Des billets dans le caleçon
Ce mardi, il se trouvait donc à côté du Shopi de Pamandzi avec un ami lorsqu’une cliente sort du supermarché le plus tranquillement du monde après avoir fait ses courses. Elle cherche son porte-monnaie dans son sac pour s’assurer qu’elle peut régler son taxi. Les deux individus lui arrachent son sac et partent en courant. «C’est pas moi qui ait fait ça», conteste le prévenu. De fait, il semble que ce soit son ami qui ait commis le vol à l’arraché. Mais, même s’il nie son implication, les faits sont têtus.
Les deux jeunes prennent la fuite et ne vont pas avoir de chance. Alors que les témoins de la scène crient «au voleur» devant le supermarché, un gendarme sort de chez lui, en uniforme et voient les individus, aussi surpris que lui, courir dans sa direction. Le premier parvient se faufiler dans un jardin et à disparaître dans le village. Mais cette fois-ci, notre roi de l’évasion ne parvient pas à se faire la belle. Intercepté, on retrouve miraculeusement sur lui une somme rondelette, 220 euros, bien cachée, au chaud, dans son caleçon. C’est la somme qui se trouvait dans le portemonnaie de la malheureuse cliente.
Situation personnelle «inquiétante»
Le procureur Léonardo relève que le matin même des faits, il a reçu un rapport du SPIP, le service pénitentiaire d’insertion et de probation, indiquant que le jeune homme avait enfreint son interdiction de barger. Il avait été aperçu à proximité du domicile de sa mère qui venait de se faire cambrioler: la télévision du domicile familial avait disparu. Hasard ou pas, la situation rappelle étrangement la période de sa vie où rien ne l’arrêter pour se procurer l’argent nécessaire à l’achat de stupéfiants.
«Sa situation personnelle est bien plus inquiétante que la récidive. Il ne respecte pas les choses qu’on lui demande», note le procureur qui réclame 10 mois de prison.
«Toute sa famille est en Petite Terre. Soit il reste sur Grande Terre et il est à la rue. Soit il enfreint la décision de justice pour trouver à manger», plaide Me Souhaïli, son avocat.
La justice a finalement réglé temporairement ses problèmes de logement. Le jeune homme est à nouveau condamné. Cette fois-ci, il est parti pour 6 mois à Majicavo. Il devra également verser 622 euros de dommages et intérêts à sa victime, 500 euros pour le préjudice moral et 122 euros en remboursement d’un timbre fiscal qui se trouvait dans le sac dérobé.
RR
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