Avec ce nouvel établissement, le «campus» de Kawéni accueillera près de 10.000 élèves de la maternelle au post-bac. Le maire de Mamoudzou, natif du quartier se dit heureux et sûr que l’équipement va permettre de traiter d’éventuels problèmes en amont.
«Pose de 1ère pierre pluvieuse, chantier heureux !» La célèbre maxime a été adaptée à la situation par Nathalie Costantini. La vice-recteur de Mayotte inaugurait officiellement le chantier du lycée nord de Mamoudzou, avec le maire Mohamed Majani et la 5e vice-présidente du département Mariame Saïd.
Sous des trombes d’eau, un message en de nombreuses langues a été scellé dans la dalle en béton d’un établissement dont les travaux sont déjà effectivement lancés depuis le mois d’octobre. De fait, entre les marres, on commence à deviner l’emprise des bâtiments, détaillée par Violaine Liétar, l’architecte de ce projet d’une surface plancher de 8.000m2. Autour d’un vaste hall, des bâtiments de 2 ou 3 étages qui partent en étoile, avec évidemment des salles de classe dont certaines seront informatisées, une partie restauration, une infirmerie et un amphithéâtre de 250 places avec une entrée particulière pour qu’il trouve une utilité en dehors des temps scolaires.
A l’arrière, la parcelle n’accueille que 8 logements de fonction pour préserver la zone de protection du captage en eau. Sur le côté aussi une parcelle ne sera pas bâtie immédiatement. Elle pourra accueillir ultérieurement une cuisine centrale de production.
Une zone unique en France
La question de l’accès et de la circulation est évidemment centrale dans une parcelle entourée de tant d’établissements et desservie par une petite route qui se jette sur la nationale surchargée. Le lycée sera doté d’un parking de 100 places, d’une voie spéciale pour stationner deux bus simultanément, d’une zone de dépose minute pour les parents qui amèneront leurs enfants.
«C’est un projet qui inquiète la population», reconnaît le vice-recteur qui a tenu à dédramatiser. Certes, la zone va accueillir 1.500 élèves en plus, mais elle en compte déjà 8.000. «Nulle part en France, nous aurons un espace d’enseignement qui va rassembler 10.000 élèves. Nous aurons ici un véritable campus qui ira de la maternelle jusqu’au post-bac», s’enthousiasme-t-elle. Du point de vue éducatif, cette particularité va permettre de «faire vivre les liaisons inter-cycles, entre la maternelle et l’élémentaire, entre le 1er degré et le collège puis entre le collège et le lycée». Mais en termes de sécurité et de flux, les questions demeurent, même si le maire se dit confiant.
Bientôt un hôtel d’application
Ce lycée nord de Mamoudzou sera, comme tous les lycées de Mayotte, un établissement polyvalent, à la fois général, technique et professionnel, «pour permettre aux jeunes de murir un vrai projet de formation et éventuellement de passer d’une voie générale à une autre». L’établissement sera particulièrement tourné vers les langues, d’où le message multilingue coulé dans le béton en guise de 1ère pierre. «Nous voulons travailler sur le plurilinguisme pour en faire une force. Dans cet établissement, nous aurons les langues locales, le portugais, l’arabe, le russe, le chinois… Pour permettre à nos jeunes de se tourner vers l’international et de s’exporter», souligne Nathalie Costantini.
Quant au lycée professionnel de Kawéni, il va, lui aussi, devenir un établissement polyvalent tout en gardant sa spécificité restauration. Il va bénéficier d’une formation hôtellerie avec un hôtel d’application qui sera ouvert au public.
Le chantier du lycée nord devrait, au final, avoisiner les 40 millions tout compris. Il doit être intégralement livré en avril 2017.
RR
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