A 18h30, plusieurs escadrons de gendarmerie sont intervenus pour libérer les grilles du port de Longoni. Accompagnés de deux blindés.
Les bruits d’une interventions couraient depuis ce matin. le personnel de la SMART avait d’aileurs alerté le député Ibrahim Aboubacar lui demandant de sensibiliser les instances parisiennes sur leur sort. L’intervention des gendarmes a finalement pu débloquer les grilles vers 18h30, alors que les employés de la SMART accouraient à pied depuis leur entreprise basée à proximité.
Les mobiles se sont ensuite déployés pour bloquer les agents de la SMART et ainsi permettre aux employés de MCG d’Ida Nel de bouger les engins déposés au quai numéro 2 afin d’empêcher le déchargement du navire CMA-CGM. Cette compagnie avait choisi de confier la manutention à ManuPort, filiale de MCG et non plus à la SMART.
« Conflit d’intérêt »
« On est en Afrique », criaient les employés du manutentionnaire, faisant référence aux origines sud-africaines d’Ida Nel. « Je vous demande de rester à distance », répondait au mégaphone les gendarmes.
« Cela fait trente ans que je travaille dans cette entreprise
et d’un coup on prend notre travail pour le donner à quelqu’un qui met en avant son argent. J’aurais aimé pouvoir raconter ma carrière à mes enfants », nous explique l’un d’entre eux en accusant pêle-même procureur et préfet de ne pas appliquer la loi française, mais sud-africaine « les employés de MCG n’ont pas le droit de faire de la manutention. »
Un autre s’insurge: « Il n’y a pas conflit d’intérêt ?! La société Manu Port, filiale d’Ida Nel , fait de la manutention. Donc, elle est en monopole ! »
A l’intérieur du navire, du matériel accessoire pour mettre en œuvre les pompes entre les retenues collinaires et pallier le déficit en eau.
Tout se déroule dans le calme, malgré les heurts verbaux au début de l’intervention. « Faut être plus intelligent! », nous explique Ahmed Touleib, cadre à la SMART. Il annonce une manifestation des femmes leader au conseil départemental pour lundi, « qui sera peut-être avacncé. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte