Les scolaires volent au secours de la collecte de piles

0
232

En un mois, les scolaires ont fait autant en collecte de piles usagées qu’un trimestre de ramassage départemental ! Une initiative que les enseignants appellent à pérenniser et à généraliser.

Moncef (Somapresse) co-orgaisateurdu concours avec le DASEN et les organismes ADEME et Corepile
Moncef (Somapresse) co-orgaisateur du concours avec le DASEN et les organismes ADEME et Corepile

Calculatrices, lampes de poche, montre, télécommandes… les piles sont partout dans notre quotidien. Mais une fois HS, elles sont un danger redoutable pour l’environnement, notamment pour les sols: hydroxyde de potassium ou plomb, ils vont s’infiltrer et polluer les nappes d’eau souterraines. La société Insidens, qui représente l’éco-organisme Corepile à Mayotte, a placé 54 points de collecte sur les 17 communes. En 2015, première année de collecte, 980 kilos de piles ont été récupérés.

En matière de déchets, un des axes est de passer par les scolaires pour sensibiliser. C’est l’objectif du concours de ramassage de piles usagées qui a eu lieu dans 20 écoles entre mi-novembre et mi-décembre. Une initiative qui doit aussi permettre au territoire d’accélérer ses démarches en matière de préservation de l’environnement et de développement durable, et contribuer à l’atteinte des objectifs de collecte nationaux (45% des piles et accumulateurs collectés à l’horizon 2016, contre 38,5% en 2013).

« Empathie des enfants »

Abdou El Wahidi invite à aller plus loin
Abdou El Wahidi invite à aller plus loin

Et on peut dire que les scolaires ont boosté le secteur puisque 352 kilos ont été ramassés en un mois, « soit un tiers de la collecte annuelle à Mayotte », faisait remarquer Christian Giraud, Directeur académique des services de l’Éducation nationale (DASEN) au vice-rectorat de Mayotte, partenaire de l’opération.

Quatre établissements se sont distingués par des records : l’école élémentaire de Bandrélé (62kilos), l’école de Mangajou (54kilos), de Labattoir (52kilos) et Fleur d’Ylang à Tsoundzou (26kilos).

François Vincent, le directeur d’établissement de Mangajou, insistait sur « l’empathie des enfants qui ne demandent qu’à aider », et qui proposait au regard des bons résultats, d’ « installer l’opération dans la durée, chaque année par exemple, tout en la généralisant à toutes les écoles », et de « mettre en place des points de collecte dans chaque école et d’y effectuer une collecte annuelle. »

Les moyens de ses ambitions

Les écoles de Mangajou et Labattoir récompensées
Les écoles de Mangajou et Labattoir récompensées

Une initiative qui n’a pas eu un écho immédiat, chez les partenaires Insidens et Corepile, de même que celui de la multiplication des points de collecte pour dépasser les 3 par commune : « Nous y réfléchissons », mais qui mettaient en avant une insuffisance de moyens. Un livret est encours d’élaboration néanmoins qui retracera les méthodes de sensibilisation adaptées à Mayotte, et remis aux enseignants.

Des doléances, Abdou El Wahidi, le conseiller pédagogique de Petite Terre en a aussi : « Si cette opération est l’occasion de consolider l’ouverture des enfants vers le monde extérieur, et de rendre concret les débats de la COP 21, il faudrait que vos eco-organismes viennent communiquer au sein des écoles, sur le reconditionnement des piles, par exemple. »

A ce propos, que deviennent-elles, ces piles ? « Elles sont ramassées, puis stockées dans un fût par Star Mayotte, et expédiées en France ou en Afrique du sud, pour valorisation des métaux et élimination des produits chimiques », indique Pierre Houllier, Responsable des déchets à l’Ademe

Les quatre écoles reines de la collecte ont reçu des fournitures scolaires remis par la société Alizés.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here