L’union pour structurer les filières de fruits et légumes locaux

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Le projet aurait pu s’intituler « Optimisation pour manger 5 fruits et légumes… locaux par jour ». Cinq acteurs agricoles ont décidé de coopérer pour répondre à la structuration des filières agricoles par un petit projet européen. Mais assez gros pour relancer un secteur faiblard.

"Un problème à chaque maille de la chaîne agricole", note Morgane Moënne
« Un problème à chaque maille de la chaîne agricole », note Morgane Moënne

La coordinatrice de l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte, Morgane Moënne, est partie d’un constat: «Il y a un problème à chaque maille de la chaîne agricole locale : la production, la collecte, la transformation et la commercialisation. Or, beaucoup d’acteurs sont de bonne volonté.»

Il fallait donc lancer un projet «commun», et le mot lui tient à cœur, « il faut agir en partenariat pour arriver à structurer les filières pour mettre en place et développer les circuits courts et les marchés locaux.»

Déposé en février 2015 à la suite d’un appel à projet européen de la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF), le projet « Organisation de l’offre en fruits et légumes et structuration d’une filière produits végétaux dont transformés » a été lancé en juillet, pour une période de 3 ans. Il se monte à 566.367 euros. Le 1er Comité de pilotage (Copil) se tenait ce vendredi à la DAAF.

Producteur local cherche consommateur

Partenaires et accompagnants
Partenaires et accompagnants étaient présent à ce 1er Copil

Cinq partenaires y ont répondu : l’AFICAM (Association pour la Formation Initiale et Continue à Mayotte) notamment pour son atelier agroalimentaire au lycée agricole de Coconi, Agri Evolution Maore et ses 12 agriculteurs en maraichage, Saveurs et Senteurs de Mayotte (ASSM) chargé de la valorisation des produits agricoles mahorais, la COOPAC (Coopérative des agriculteurs du Centre) qui commercialise vers la grande distribution et la restauration, le Groupement de vulgarisation agricole d’Acoua qui accompagne les petits agriculteurs vivriers, et Tanafou Ya Hazi, de Mtsahara, plus incertain, en raison de problèmes de structuration.

Donc « l’union fait la force », pour Morgane Moënne, une union qui fait le tour des manquements : l’inventaire des disponibilités en fruits et légumes, la création de points de collecte, la mise en relation de l’offre, « qui ne sait bien souvent pas comment écouler la production », et la demande « des consommateurs en recherche de produits locaux », l’optimisation de l’atelier de transformation de Coconi, « parfois en tension, et parfois sous-exploité », et rendre visible les fruits et légumes locaux.

Sortir de l’informel

Chacun des partenaires présentait son axe de travail
Chacun des partenaires présentait son axe de travail

L’objectif est donc d’améliorer l’approvisionnement des marchés formels en produits locaux. Un secteur où règne largement la clandestinité, faute de rentabilité suffisante. Cinq actions ont été choisies, et que se partagent les cinq partenaires : la Mise en place de la dynamique d’animation, qui revient à Saveurs et senteurs de Mayotte qui animait ce 1er Copil, la Structuration du secteur de production confié à Agri Evolution Maore, la Création d’une plateforme d’échanges d’information et de collecte par la COOPAC, l’Optimisation de la transformation confiée à l’AFICAM, et la Dynamisation de la distribution par ASSM-COOPAC.

A Mayotte, l’économie peine à se développer faute d’être structurée, par manque de coordination des acteurs. Souvent les belles intentions se cachaient derrière des recherches de subventions ou avortent par de rapides mésententes. En visant un projet à taille Mahoraise, on souhaite à celui-ci de booster une filière agricole qui n’attend que ça.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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