Nous sommes nombreux à profiter régulièrement des prestations des professionnels du lagon qui proposent des sorties sur les îlots, dans les passes ou à la recherche des mammifères marins, avec des mises à l’eau. Mais quelles sont les règles applicables pour la sécurité et le bon déroulement de telles excursions nautiques? C’est la question qu’ont posé des professionnels du lagon mahorais à Patrick Kanner, le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports.
Ils l’ont interrogé sur «la pratique commerciale des prestataires nautiques de Mayotte» et «le respect des dispositions réglementaires issues du code du sport, relatives à la surveillance de baignade». Le ministre s’est saisi de la question et annonce dans un courrier avoir confié le dossier au directeur des sports du ministère.
Surveillance des baigneurs
En clair, il est demandé au ministère de préciser le cadre pour que les contrôles qui en découlent soient clairs et puissent être harmonisés pour placer l’ensemble des professionnels sur un pied d’égalité. Le ministère doit dire quels textes appliquer, s’il faut les appliquer à la lettre ou si on peut les interpréter.
L’encadrement des sorties en mer est une question qui ne date pas d’aujourd’hui. Selon la législation française, pour transporter des touristes sur un bateau, il faut se conformer aux règles de la marine marchande. En revanche, proposer et assurer des sorties avec des mises à l’eau dans lesquelles les baigneurs n’ont plus pied, cela relève de la législation sur la baignade surveillée, même si cela ne se passe pas en piscine mais en milieu naturel.
Cette disposition impliquerait donc la présence d’une personne titulaire d’un BNSSA (brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique) ou d’un brevet de maître-nageur sauveteur, une façon de s’assurer qu’une personne à bord est en mesure de maîtriser les gestes de premier secours et de ramener un nageur en détresse en cas de problème.
Donner le «La»
Appliquer ou adapter, il n’est pas facile de répondre car les comparaisons avec d’autres départements maritimes sont compliquées. Chez nous, ces mises à l’eau s’accompagnent en effet de la présence d’animaux à l’état naturel, des petits poissons de corail aux dauphins et baleines… voire aux orques, comme ce fut le cas lors de semaines de folie en août dernier.
A défaut d’avoir normalisé les pratiques depuis la départementalisation, les services de l’Etat à Mayotte, que ce soit les affaires maritimes ou la DJSCS, pourront donc bientôt se prévaloir d’un document qui donnera le «La».
Car au-delà des touristes, la question se pose aussi pour les très nombreuses sorties avec les scolaires, ces séances pédagogiques souvent financées par le Parc marin (PNM), devenues une véritable manne pour les opérateurs sélectionnés. En cas de problèmes, les familles, le vice-rectorat… comme les assurances pourraient ainsi avoir la certitude qu’une législation reconnue et appliquée par tous soit effectivement en vigueur. Et le mieux serait peut-être avant le début de la saison des baleines.
RR
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