La carrière et l’engagement d’Ericka Bareigts ont été marqués par la fidélité à son parti mais aussi par sa rigueur, sa ténacité et son courage. «C’est une personne méthodique, rigoureuse… On n’improvise pas avec elle. Elle va au fond des dossiers. Elle est ambitieuse mais dans le bon sens du terme. Elle avance en montrant qu’elle est capable. C’est quelqu’un qui écoute et qui décide après». L’entourage d’Ericka Bareigts ne tarit pas d’éloges sur elle.
Sa famille, ses amis, tout le monde a toujours pensé qu’elle irait loin. Née en 1967 à Saint-Denis, Ericka Couderc a fait ses études au lycée du Butor à Saint-Denis, puis à la Sorbonne à Paris. Diplômée en droit des Affaires internationales, elle est titulaire aussi d’un DESS en droit des affaires. C’est en mars 1986 qu’elle a intégré le PS. Elle deviendra Mme Bertrand Bareigts en janvier 1993. Militante de base au Parti socialiste, elle est nommée ensuite secrétaire de section et accède à la responsabilité d’élue au conseil fédéral avant d’être nommée au conseil national du PS.
Madame «premières fois»
De 1998 à 2004, on la retrouve au conseil général comme responsable de l’aide sociale, puis des personnes âgées, des handicapés et de la santé publique. Elle y travaille, entre autres, à la mise en place de la Couverture Maladie Universelle (CMU), puis à l’instauration de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA). 4 ans plus tard, elle figure sur la liste de Gilbert Annette est aux élections municipales, à Saint-Denis. Le socialiste remporte le scrutin au 2nd tour. La jeune femme devient deuxième adjointe au maire. Et prône notamment l’enseignement de l’anglais en grande section de maternelle.
En 2008, elle devient présidente de la Cinor (Communaute Intercommunale du NOrd de la Réunion), l’interco’ de Saint-Denis. Elle est la première femme réunionnaise à diriger une communauté d’agglomération. En 2009, si elle trébuche aux élections européennes, elle ne va pas tarder à prendre une nouvelle dimension.
Une femme qui sait s’entourer
Elue conseillère régionale en 2010, elle devient en juin 2012 la première femme députée de la 1ère circonscription de La Réunion. Trois ans et huit mois plus tard, la voici propulsée au gouvernement.
Dans l’opinion publique réunionnaise, le parcours de la Dionysienne est associé au «pistonnage» par Gilbert Annette. Elle fut en effet sa belle-fille, le maire de Saint-Denis ayant vécu avec la mère d’Ericka Bareigts. Ce lien lui avait valu une campagne d’insultes et de calomnies lors de la campagne des législatives en 2012.
Aidée ou non par Gilbert Annette, Ericka Bareigts a fait son chemin, une qu’elle l’a toujours jugée normale. «J’ai beaucoup investi. J’ai été élue par la population… C’est un travail de longue haleine que j’ai voulu, que j’ai réfléchi. J’ai su m’entourer de gens de valeur, avec de la morale et des principes», confiait-elle à nos confrères du JIR, au lendemain de sa victoire aux législatives.
Vie chère et égalité
Pendant son mandat, son cheval de bataille a été la lutte contre la vie chère… Elle a travaillé pour la mise en place d’une liste de produits de première nécessité aux mêmes prix qu’en métropole. Elle s’est battue pour les mutations des Ultramarins réunionnais dans leur pays d’origine. Elle a milité pour que la communauté indienne de La Réunion ait un jour férié, un projet qui lui a valu des critiques. Elle a aussi soutenu les «enfants de la Creuse» dans leur combat pour leur reconnaissance.
Celle qui ne se reconnaît pas dans la France de Nadine Morano tient tête à ses adversaires et vient d’avoir la reconnaissance de François Hollande qu’elle a récemment accompagné en Inde. Cette fois, elle devient membre du gouvernement. Une consécration, une fierté pour La Réunion. Avec cette nomination, une nouvelle vie commence pour cette fine politique par ailleurs mère de deux filles de 15 et 18 ans, et passionnée de natation et de tennis. Son dossier: l’égalité réelle, pour mettre sur les rails cette promesse d’une relation nouvelle entre la métropole et ses Outre-mer.
RR, le JDM
Avec le JIR