L’homme qui a permis à l’un des deux individus impliqués dans un viol commis à la Pointe Mahabou, la semaine dernière, d’être interpellés était un simple témoin de la fuite des agresseurs. Les faits se sont déroulés mercredi en début d’après-midi. Un couple se fait bousculer par deux individus qui veulent lui prendre ses téléphones portables. Alors que l’homme part chercher des secours, la femme restée seule devient la proie de l’un des deux agresseurs qui profite de la situation pour s’en prendre à elle et la violer.
Le témoin est alerté par les cris de la victime. Alors que les deux agresseurs prennent la fuite, il parvient à en attraper un qui sera ensuite remis à la police. Si l’auteur du viol prend la fuite, sa cavale ne sera que de courte durée. Deux heures et demi après les faits, la police est prévenue d’une scène de violence qui se déroule rue Saïd Cafe. Il s’agit d’un vol brutal commis sur une jeune fille. L’intervention de la police est rapide et permet d’arrêter l’agresseur : il s’agit du violeur présumé de la Pointe Mahabou.
Dans les deux cas, lors d’une intervention directe ou grâce à un coup de fil immédiat aux forces de l’ordre, le rôle des citoyens témoins de délits ou de crimes s’est avéré essentiel pour permettre une interpellation. Dans ces affaires, les deux jeunes hommes étaient inconnus des services de police. Ils ont été déférés devant le procureur puis placés en détention provisoire. Une information judiciaire est ouverte.
Un père amène son fils au commissariat
Une autre intervention citoyenne, particulièrement rare, est venue changer le cours de l’enquête dans une affaire de vol commis à Doujani. C’est le père d’un des jeunes impliqués qui est venu amener son fils âgé de 15 ans à la police, avant de poursuivre sa propre enquête et ses interpellations.
Il était 21h50 vendredi dernier lorsque l’homme entre dans le commissariat en compagnie de son fils. D’emblée, il déclare que l’adolescent est l’un des auteurs d’un vol avec violences commis dans l’après-midi à Doujani par cinq jeunes. Logiquement, le mineur est interpellé par la brigade de nuit et placé en garde à vue.
Alors que les policiers interrogent le gamin, le père est déjà reparti continuer le travail. Il a une longueur d’avance sur les forces de l’ordre et au milieu de la nuit, vers 1h30, il appelle le commissariat pour signaler qu’il vient d’arrêter deux autres mineurs, eux aussi impliqués dans le vol.
Il brise le silence
Les policiers de la BAC vont récupérer les deux jeunes et avec l’assistance de la gendarmerie, ils interpellent les deux derniers co-auteurs présumés, toujours grâce aux indications du père. La petite bande des 5 cambrioleurs est reconstituée… dans l’enceinte du commissariat.
Placés dans un premier temps en garde à vue, quatre d’entre eux ont finalement été laissés libres, avant que le parquet ne se prononce. Le 5e a été reconduit à la frontière.
Alors que le procureur et les forces de l’ordre regrettent régulièrement la loi du silence qui transforme les proches en complices des délits commis par les jeunes, ce père a donné à son village et à Mayotte, une belle leçon de citoyenneté… qui n’est pas sans rappeler le rôle joué autrefois par les adultes pour encadrer les enfants et s’assurer qu’ils ne fassent du tort à personne.
RR
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