Enfants de la Creuse: La commission d’information et de recherche historique au travail

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Enfants de la Creuse Les cinq membre de la commission (Photo: JIR)
Enfants de la Creuse Les cinq membre de la commission (Photo: JIR)

A peine nommés et déjà au travail ! Les 5 membres de la commission d’information et de recherche des «enfants de la Creuse» ont passé quatre heures, hier jeudi, à définir les grandes lignes de leurs travaux à venir. Ils ont été officiellement investis dans leur mission par le Journal officiel du 17 février, aussi bien le président Philippe Vitale, sociologue, que les quatre autres membres: Wilfrid Bertile, agrégé de géographie, Marie-Prosper Eve, historien, Gilles Gauvin, docteur en histoire et professeur d’histoire-géographie et Michel Vernerey, inspecteur général des affaires sociales honoraires.

Ils sont donc chargés d’étudier et de rendre un rapport sur le déplacement vers la France hexagonale, entre 1963 et 1982, d’enfants et d’adolescents réunionnais, en vue de repeupler les départements en cours de désertification. Actuellement, 1.615 mineurs ont été identifiés.
Ils vont, tout d’abord, devoir réaliser un bilan démographique des ex-mineurs transférés. «Combien étaient-ils au départ et à l’arrivée? C’est compliqué de dénombrer tous les individus concernés car tous n’appartiennent pas aux associations», explique Philippe Vitale.

La deuxième tâche est de proposer une relation entre la situation des ex-mineurs au départ et à l’arrivée. «Pourquoi certains ont-ils été déclarés pupilles?» continue M. Vitale. En troisième lieu, la commission devra identifier les obstacles à la transmission des dossiers individuels. «Les associations s’en plaignent. Il faudra pouvoir se rendre sur place, donc les y aider…»

Faciliter le rapprochement avec les personnes concernées

Enfin, il s’agira de proposer des actions et des mesures mémorielles individuelles ou collectives, comme du soutien psychologique et des lieux de mémoire (sur ce point, les associations n’ont pas encore trouvé de consensus). «Nous ferons tout pour rencontrer le plus de monde possible, y compris en dehors des associations», a encore affirmé le président Vitale.

Enfants de la Creuse: lors de l'inauguration d'une stèle (Photo: JIR)
Enfants de la Creuse: lors de l’inauguration d’une stèle (Photo: JIR)

Pour faciliter le rapprochement des ex-mineurs déracinés avec la commission, une adresse mail sera bientôt mise en place. Les membres de la commission procéderont encore à des consultations de spécialistes des affaires juridiques, des traumatisés historiques, des associations… «La commission est ouverte, affirme son président. Nous avons toute latitude et indépendance scientifique totale!»

Ni procureur, ni coupable

Pour autant, la commission n’a pas pour objectif de trouver des coupables. «Ni procureur, ni avocat, nous allons décrire des faits, préconiser des solutions…»

Aujourd’hui, la plupart des 1.615 ex-mineurs identifiés réclament des réparations que ce soit des aides au retour, des billets d’avion pour eux-mêmes ou leurs descendants, du soutien psychologique. Là encore la commission ne s’interdit rien. «Nous ferons des préconisations et, in fine, ce sera au ministère des Outre-mer de les suivre». Sur ce point, George Pau-Langevin a insisté sur le fait qu’un bilan était d’abord nécessaire, pour que les gens aient accès à la vérité de leurs dossiers. Ce n’est qu’ensuite que la question d’éventuelles réparations se posera.

Les associations et les ex-mineurs étaient très nombreux au ministère lors de l’installation de la commission. Si les 5 experts ont deux ans pour boucler leur travail, la ministre des Outre-mer a promis qu’il y aurait des rapports d’étape au fur et à mesure de l’avancée de ses travaux.

RR, le JDM
avec le JIR

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